Le 12 août, Azadi est sagement amarré dans le port de Ribadéo après avoir mené son équipage, Brigitte, Christian et Pom', depuis Saint Denis d'Oléron en  57 heures et 15 minutes de mer.

Ribadéo

Notre objectif initial était de rallier Avilès, à l'ouest de Gijon en ne passant que deux nuits en mer. Les conditions météo à l'aube du troisième jour nous ont incitées infléchir notre route plus à l'ouest. Et nous voilà donc à Ribadéo pour deux jours – et deux nuits – histoire de récupérer de notre traversée du golfe de Gascogne.

Perchée à l'extrémité nord de la Galice cette petite ville nous a permis de nous reposer et nous en avons apprécié la tranquillité.
Bien sur, il y avait une certaine activité dans le port avec les nombreuses navettes des bateaux qui emmenaient les touristes admirer la plage des cathédrales. Nous avons fait l'impasse mais le site semble superbe comme en témoigne cette photo glanée sur la toile.
A défaut de tomber sous le charme de ces belles plages, nous avons déambulé dans cette petite ville paisible.

Depuis septembre 2018, Ribadéo est jumelé avec Loctudy. Cela devrait permettre de bâtir les bases d'un développement de liens et d'échanges entre les deux communes dans les domaines économiques, culturels et associatifs.

Nul doute que les marins des deux communes ne manqueront pas de sujets de discussion. A Ribadéo, des clubs nautiques s'efforcent de perpétuer les traditions en maintenant en état et en activité le voilier typique local, le « Bote a vela de Ribadéo », un bateau traditionnel à voile latine utilisé autrefois pour la pêche et le transport dans la ria de Ribadéo. Ces bateaux sont caractérisés par leur voile latine – une voile triangulaire installée sur un mat court – et une proue très caractéristique, un petit cul en forme de cœur, une caractéristique unique de ces navires.

 

Après Ribadéo, cap sur Viveiro. Situé au fond d'une ria, je n'avais pu y aller en 2020 en raison des conditions météo qui rendaient son approche difficile. Pas de souci cette année. Alors que la météo nous annonce 15 nœuds de vent, voire 20 en rafale, nous n'en n'avons qu'une petite dizaine et la grand-voile a du mal à porter correctement. Dire que nous avions même pris un ris par précaution !!!! L'après-midi, c'est plus de 20 nœuds de vent qui nous sont promis et même 30 en rafales.  Nous n'aurons rien de tout cela mais plutôt un temps brumeux, poisseux. Nous croisons quantité de physalies, fausses méduses aux couleurs chatoyantes mais très dangereuses.

Connue aussi sous le nom de galère portugaise, elle dispose d'un flotteur rempli d'air qui la maintient à la surface et est équipée de tentacules très urticants, mesurant jusqu'à 40 mètres de longueur. Les tentacules peuvent se rompre, dériver au gré des vagues et sont peu visibles des baigneurs.

La partie émergée mesure une vingtaine de centimètres. Elle ressemble de loin à un petit ballon allongé, translucide, aux reflets roses et bleus, surmonté d'une crête évoquant une voile. Même morte échouée sur la plage, le pouvoir irritant de ses tentacules reste intact.

Le contact avec une physalie provoque une douleur intense immédiate, des zébrures de la peau et des démangeaisons. Des vésicules peuvent se former et les lésions laissent parfois des cicatrices pigmentées (traces brunes).

Après un délai de quinze minutes à une heure, des signes généraux de gravité variable peuvent se manifester: nausées, vomissements, accélération du pouls, douleurs dans la poitrine et l'abdomen, difficultés respiratoires, douleurs musculaires et articulaires, malaise, vertiges, fièvre.  

Nous avons la chance de profiter des animations qui rythment le mois d'août dans nombre de villes. après avoir diné sur le bateau, nous nous rendrons en ville où une scène accueille un festival de chorales. Après avoir écouté plusieurs chorales, nous patienterons pour écouter l'orchestra suavecito un groupe de musique moderne mêlant percussions, cornemuse et même vielle à roue.

Nous passerons deux jours à Viveiro avant de continuer notre chemin vers La Corogne. Le 16 aout au matin, une brume épaisse est présente mais la visibilité, faible, nous permet quand même de prendre la mer. La brume se dissipera à la sortie du ria.

La météo clémente nous permettra de faire du « rase-cailloux », histoire d'optimiser la trajectoire et la distance à parcourir, sans prendre de risque évidemment. Ainsi sommes nous passés entre le cap Ortegal et l'Islote el Rodicio.

Ces îles minuscules sont le refuge de centaines d'oiseaux posés sur la mer tout autour d'Azadi. Indifférente, Pom' dort.

La Corogne, j'y suis passé plusieurs fois sans jamais m'y arrêter vraiment. Erreur réparée.

Nous avons adoré les moments passés dans cette très jolie ville. Nous sommes restés d'abord deux jours à la Marina Réal puis nous sommes allés deux jours à Marina Coruna. La première est carrément en centre ville même si la seconde, immense et à moitié vide, n'en est pas très éloignée.

Le centre ville est vraiment très agréable et nous admirerons tout particulièrement les immeubles typiques de La Corogne et leurs superbes galeries vitrées (galérias) qui ornent de nombreux bâtiments, lui valant son surnom de « ville de verre ».

Les galerías (galeries vitrées) sont ces balcons vitrés, fermés, caractérisés par des boiseries blanches et une grande surface vitrée. Elles sont particulièrement visibles dans le quartier de La Marina et sur les immeubles d'habitation qui ont été construits pour les riches marchands de la fin du XIXe siècle. 

La « praza Maria Pita », cœur battant de la vieille ville nous ravira tout autant. Cette grande place, merveille architecturale, est bordée sur 3 côtés par des arcades abritant cafés et restaurants proposant aux habitant et aux touristes les plats de la cuisine galicienne.

Praza Maria Pita

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Nous dénicherons un petit restaurant sympa à l'écart de la foule, Praza de Azcarraga (ici)  pour y déguster LA spécialité galicienne – le « Polbo á Feira »  plat traditionnel généralement servi sur une assiette en bois avec des pommes de terre cuites dans leurs peaux sur des braises. Cuit dans des chaudrons de cuivre, le poulpe est servi avec du sel, de l'huile d'olive, et saupoudré de paprika ou de piment. Ce sera pour Brigitte. Je prendrai pour ma part un plat composé de poisson, gambas et coquillages accompagné des mêmes pommes de terre que le Polbo á Feira.

Le quatrième côté de la place Maria Pita est fermé par le bâtiment de l'hôtel de ville, (Palacio Municipal) Le bâtiment de l'hôtel de ville, qui présente un style éclectique avec des influences modernistes. Ses trois coupoles sont particulièrement remarquables dans le ciel de La Corogne. Lors de notre passage, son entrée était gardée par deux statues de nos gaulois préférés, Astérix et Obélix. Pas de chance pour Obélix, il avait des airs de famille avec Gérard Depardieu ce qui le rendait bien moins sympathique que dans les bandes dessinées.

Cette grande place n'est pas seulement une merveille architecturale, elle revêt également une grande importance historique pour les habitants de La Corogne.

La Praza de María Pita rend hommage à l'une des figures historiques les plus célèbres de La Corogne : Maria Mayor Fernández de Cámara y Pita, plus connue sous le nom de María Pita. Cette héroïne a joué un rôle essentiel lors de l'invasion anglaise menée par Sir Francis Drake en 1589. Lorsque son mari fut tué au cours de cette bataille, elle prit sa lance et rallia les habitants de la ville contre les envahisseurs, les menant à la victoire.

Contrastant avec l'imposante structure de la mairie, une sculpture en bronze dédiée à Maria Pita – tenant haut sa lance comme elle le faisait il y a des siècles, trône au milieu de la place.

Au-delà de son attrait visuel et de son importance historique, la Praza de María Pita est également un centre d'activités culturelles. Des concerts de musique aux festivals locaux, la place se transforme souvent en scène en plein air. L'un des événements les plus importants est la « Fiesta de Maria Pita », qui a lieu chaque année au mois d'août et qui célèbre la richesse de l'histoire et de la culture de La Corogne. Nous aurons la chance d'assister à un concert de Coti.

Du rock chanté en espagnol – telle est la marque de fabrique de Roberto Fidel Ernesto Sorokin Espasa, plus connu sous son nom de scène : Coti. Cet auteur-compositeur interprète argentin collabore régulièrement avec des chanteurs hispanophones. Il est également guitariste et claviériste.

Il dialogue souvent avec le public. Malgré nos connaissances limitées en espagnol, nous comprendrons aisément qu'il abordait le sujet de la paix dans le monde. L'actualité, malheureusement, lui en donnant largement l'occasion. Il fera aussi monter sur scène une dizaine de spectateurs qui feront chorale derrière lui. Surprenant et sympathique. Le public, nombreux et enthousiaste, donnait également de la voix, reprenant en chœur toutes ses chansons. Une excellente soirée.

(Pour l'écouter  : clique ici). ou encore ici. (Nous étions dans cette foule joyeuse)

Nous n'avons pas manqué de faire une promenade jusqu'à la Tour d'Hercule. Monument incontournable de La Corogne, visible du large, il s'agit tout simplement du plus ancien phare romain encore en activité dans le monde, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Situé sur une péninsule, il  offre des vues panoramiques sur la ville et la côte galicienne. Incontournable, je vous dis !

La minute historique (el minuto historico) :

La tour d'Hercule est donc un phare romain situé sur la punta Robaleira, face à l'océan, dominant l'entrée de la ria qui donne accès au port de La Corogne.

Haut de 55 m, il fut construit à la fin du  1er siècle et sa présence est attestée au deuxième siècle. Il devint forteresse au moyen-âge et fut complètement restauré en 1791 par une sorte de chemisage de pierre autour de l'édifice antique très dégradé, ce qui eut pour effet de le remettre à neuf, en lui donnant son aspect actuel. La structure romaine est toujours visible à l'intérieur du monument. Les fondations romaines du phare ont été dégagées dans les années 1990. Une campagne de fouilles, en 2009, a révélé au pied de la tour des milliers de fragments de statues à l'effigie de l'empereur Domitien, ce qui inciterait à faire remonter la construction du monument au milieu du Ier siècle.

Le phare romain de plan carré avec un côté d'environ 18 mètres avait une hauteur d'origine de 41 mètres répartie sur trois niveaux. Chaque niveau est divisé en quatre chambres et on y accédait au moyen d'une rampe extérieure en spirale. Sa structure est conservée pour une hauteur de 37,2 m au sein de la structure carrée construite autour en 1791.

Une pierre, conservée au bas du phare, porte une inscription latine :


MARTI
AVG SACR
C SEVIVS
LVPVS
ARCHITECTVS
AEMINI
LVSITANVS EX VO
ENSIS

Traduction : Consacré à Mars. Caius Sevius Lupus, architecte d'Aeminium, en Lusitanie, pour l'accomplissement d'un vœu.

Après cette balade, nous sommes retournés en ville nous perdre dans ses ruelles piétonnes très agréables.

Ci dessous, petit florilège des nos photos, en particulier celles de la « place de l'humour ».

Outre son histoire très riche, son dynamisme, ses belles plages et sa vie nocturne, La Corogne possède aussi un joli sens de l'humour incarné justement par sa « Praza do Humor », située dans la vieille ville, à proximité de la place Maria Pita, Cet espace public fantaisiste rend hommage à la tradition d'humour et de satire profondément enracinée dans la ville. Inaugurée en 1994, son objectif était de créer un espace célébrant l'importance de l'humour dans la vie quotidienne et reflétant l'esprit et le caractère des habitants de La Corogne, connus pour leur bon sens de l'humour.

Cette place accueille plusieurs sculptures créées par différents artistes, chacun présentant sa propre interprétation et représentation de l'humour.

Contrairement à d'autres places remplies de statues commémorant des personnages ou des événements historiques, la Praza do Humor adopte une approche plus légère des installations d'art public. Chaque œuvre dépeint des situations de la vie quotidienne imprégnées d'esprit et de rire, ce qui en fait un espace urbain unique en Europe.

Outre les sculptures, nous avons pu admirer également une série de plaques au sol portant des citations humoristiques et satiriques de célèbres écrivains galiciens. Cela ajoute encore au charme unique de cette place.

Il nous faut continuer notre croisière après cette excellente escale et de La Corogne, nous rallierons Camarinas que nous connaissons bien, et que nous apprécions beaucoup.

Autant le dire tour de suite, nous avons été un peu déçus. Bien sûr, le cadre est toujours aussi tranquille avec cette grande baie très abritée mais il y a de petits changements. Le préposé au carburant et au port a sans doute pris sa retraite et son remplaçant est très sympathique mais ce n'est pas le même style… Le bar – restaurant du club nautique a sans doute l'ambition de monter en gamme mais pour l'instant, seuls les tarifs de la carte ont vraiment pris de la hauteur. Diner dans la salle du bar était bien plus agréable que dans la « salle de restaurant » qui n'en a que le nom. Les plats sont généreux – impossible pour Brigitte de venir à bout de sa dorade – mais la quantité ne fait pas tout. Attention, c'est bon, pas de souci, mais on regrette vraiment l'ambiance de nos précédents passages (2012, 2017 et 2020).

Mais que ce soit en descendant vers le Sud ou en remontant de Galice ou du Portugal, cela reste un belle escale, adhérente, qui plus est, de Pass'Port Escales.

En échangeant avec des pêcheurs, nous avons aussi appris l'utilité des drones équipés de puissantes lumières qu'ils mettent à l'eau depuis leur bateau. Tout éclairé, ce drone attire les poissons. Il ne reste plus aux pêcheurs qu'à les encercler avec un filet et l'affaire est dans le sac… ou dans le filet, si vous préférez.

Le drone qui sert à attirer les poissons.

Le port de pêche de Camarinas

Nous avons aussi fait une belle découverte au hasard de nos promenades. La dentelle au fuseau est une spécialité de Camarinas. (voir ici)

C'est une technique courante dans toute la commune et s'il existe une image typique de Camarinas, c'est celle du groupe de dentellières qui, avec une grande patience, tissent ces magnifiques dentelles exportées dans le monde entier. La principale caractéristique de la dentelle aux fuseaux de Camarinas est qu'elle est réalisée à la main en entrelaçant des fils sur un coussin selon un motif préalablement réalisé sur carton ou Picado.

Mes amies Claudine et Agnès mesureront mieux que moi la complexité de ces tâches.

Malheureusement, en quittant le ponton, Brigitte glissera sur l'hiloire de cockpit tribord et tombera lourdement. Plus de peur que de mal, mais on est passé tout près de la catastrophe. Bilan des courses, une bosse sur le front qui va perdurer, des yeux au beurre noir, conséquences de l'impact des lunettes, des bleus partout, un poignet douloureux et surtout une cheville sérieusement froissée. Pas de fracture mais une belle frayeur et des moments difficiles à venir.

Après Camarinas, cap plus au sud pour doubler le cap Finisterre et rejoindre Muros, petit village traditionnel galicien niché dans les collines entourant la ria. Navigation sans souci particulier avec une veille attentive sur l'horizon pour guetter l'apparition éventuelle – et non désirée – d'orques. Ces magnifiques animaux sévissent toujours de Gibraltar jusqu'au golfe de Gascogne avec souvent des conséquences fâcheuses pour les voiliers avec lesquels ils « interagissent »

Nous n'en verront pas mais ils sont bien présents dans notre zone de navigation. en fait, ils sont partout comme le montre la carte ci-dessous. (recensement sur le site Orca.pt depuis 5 ans)

Muros était autrefois spécialisé dans la capture de la sardine puisque le village avait une importante pêcherie de cette espèce dans la Ria même qui le baigne.

Et Muros était historiquement avec Noya, un village voisin, le port naturel de la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, Santiago de Compostela. Des documents médiévaux, relatent même des informations sur la soi-disant Guilde des Marées qui était la confrérie des pêcheurs qui dirigeait historiquement l'activité de pêche à Muros. L'activité de la pêche et de la commercialisation de la sardine a commencé à décliner au cours du XXe siècle en raison de l'épuisement progressif de la zone de pêche.

Aujourd'hui, le port reste un important moteur économique du village bien qu'il s'agisse à la différence du passé d'un port secondaire dans la province de La Corogne. Si La Corogne est l'un des ports qui a le privilège d'être un hôte de pèlerins, Muros fait partie d'une étape non encore officiellement reconnue du Camino Inglés.

C'est donc de Muros que nous prendrons le car pour aller passer une journée à Santiago de Compostela. Loin de nous l'idée d'effectuer un pélerinage, mais juste de découvrir cette ville mondialement connue. On a vu ! Peut-être que, vu de mes yeux de mécréant, je ne mesure pas l'importance du site. La cathédrale ne m'a pas impressionné plus que cela de même que la ville. J'y ai surtout vu pléthore de magasins de souvenirs mettant les symboles religieux à toutes les sauces. L'expression « marchands du temple » prenant ici toute sa signification.

Le 24  août au matin, à la sortie du port de Muros, la brume se déchire lentement sur la mer alors que des lambeaux s'accrochent à terre. C'est très joli. Le soleil glisse timidement le bout de ses rayons dès qu'il aperçoit un trou dans la couche nuageuse. Mer très calme et vent aux abonnés absents…

Nous passons la journée a zigzaguer entre les nombreux récifs qui jalonnent notre route et les aussi nombreux pêcheurs sur leurs petites embarcations qui pullulent autour des ces récifs forcément poissonneux. Nous avons bien mis la ligne de traîne à l'eau sans succès.

Pêcheur en action.

" data-medium-file="https://i0.wp.com/azadi1090.fr/wp-content/uploads/2025/09/2025-08-21-Camarinas-42-scaled.jpg?fit=300%2C159&ssl=1" data-large-file="https://i0.wp.com/azadi1090.fr/wp-content/uploads/2025/09/2025-08-21-Camarinas-42-scaled.jpg?fit=1024%2C543&ssl=1" class="wp-image-11341 size-full" src="https://azadi1090.fr/wp-content/uploads/2025/09/2025-08-21-Camarinas-42-scaled.jpg" alt="" width="2560" height="1357" /> Pêcheur en action.

Nous avions l'intention de rallier le port de Portonovo dans la ria de Pontevedra. A proximité de ce dernier, je les appelle à la VHF. Pour se faire, j'ai préparé une phrase en espagnol. Erreur ! Je dois être suffisamment crédible puisqu'on me répond en espagnol mais je ne comprends pas la réponse; Après plusieurs échanges – plutôt un dialogue de sourds – et alors que je suis dans le port, je suis apostrophé vertement par la VHF. En bref, et même si je ne comprends pas tout, il n'y a pas de place. Qu'à cela ne tienne, nous nous dirigeons vers le port de Sanxenxo tout, proche. Là, pas de réponse à nos appels radio jusqu'à ce qu'on aperçoive un marin nous faisant des signes sur un ponton. Il nous prend nos amarres et s'en va aussitôt amarrer un autre voilier. Et il ne revient pas. Je passerai une heure dans les deux capitaineries – la première n'est pas la bonne, la seconde est fermée – sans trouver à faire les formalités d'entrée. Tant pis pour eux. Nous reprendrons la mer le lendemain sans qu'ils ne se soient manifestés et sans remords au vu de la qualité déplorable de l'accueil. Il semble qu'il y ait une partie réservée aux grandes unités et une autre pour les gueux de la mer ! il n'y a qu'à voir les restaurants qui bordent le port pour en être convaincus, nappes blanches et serveurs gantés… Idem pour les animations nocturnes très « lumineuses » et très bruyantes.  Escale à éviter donc. Plus loin dans la ria se trouve le port de Combarro qui semble plus accueillant selon les instructions nautiques. A vérifier la prochaine fois …

Le lendemain nous ferons route de Sanxenxo jusque Baiona quasiment toute la journée dans un léger brouillard. A l'arrivée, nous optons pour le Puerto Déportivo, soi-disant moderne et plus proche de la ville que le Monte -Réal Club de Yates. L'accueil est cordial mais le reste ne tient pas vraiment les « promesses » des instructions nautiques. Les pontons sont très délabrés, visiblement pas entretenus du tout, le brise-lame en béton ne protège pas grand chose, les bateaux tirent continuellement sur leurs amarres. D'ailleurs, les locaux garnissent leurs places d'une quantité impressionnante de pare battages à demeure. J'en ai compté plus de 20 pour le bateau voisin, long d'une douzaine de mètres, juste pour la pointe avant et le côté bâbord. En cas de mauvais temps, ce doit être folklorique dans le port. Le Monte-Real Club est certainement plus sûr.

Et la capitainerie est à l'avenant. Tout dans des « Algéco » certainement depuis la construction de la marina, les sanitaires idem, aucune porte ne ferme.

Selon le guide Imray (3ième édition – 2013), le bureau/magasin devait être remplacé par un complexe de 2000 m2 abritant les bureaux et services de la marina ainsi qu'un restaurant, une banque, etc,etc… NADA !

Et la distance au centre ville est quasiment identique à l'autre port. Tarif de 30 euros/nuit que certains trouveront peu onéreux mais qui n'est absolument pas justifié en  regard de l'état du port et des services disponibles, ou plutôt indisponibles…

La ville quant à elle est agréable et mérite qu'on s'y arrête. Nous avons fait le tour des remparts du château de Monterreal, magnifiquement conservé. Il a été construit au XVIe siècle et sert aujourd'hui d'attraction touristique. Il abrite également un hôtel et un restaurant du groupe Paradores. Trois des tours de ce palais gothique sont encore préservées. La vue sur le ria est sublime et nous en profiterons d'autant plus qu'une belle houle vient briser sur les récifs. Très spectaculaire et cela ne donne pas du tout envie à Brigitte de prendre la mer. Soyons honnête, je la rejoins sur ce point même s'il n'y a pas de danger particulier. Pour preuve, le voilier qui figure sur les photos ci-dessous.

Baiona est la première localité européenne à avoir appris la nouvelle de la découverte par Christophe Colomb de ce que le navigateur considérait, alors comme la route des Indes. En effet, c'est le  que la Pinta de Martin Alonzo Pinzon entre dans le port de Baiona, trois jours avant que la Nina, avec Christophe Colomb à son bord, n'arrivent à Lisbonne. Un musée de Baiona commémore l'évènement; Depuis 1992, une réplique de la caravelle construite pour le cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique reste amarrée pour les visiteurs à un quai du port. Avec la fête de l'Arrivée, la commune célèbre chaque année, le premier week-end de mars, le retour du navire.

On ne peut être qu'impressionné en visitant le navire du courage – ou de l'inconscience – des marins qui s'embarquaient alors pour l'inconnu sur ces embarcations somme toute rudimentaires.

Tout savoir sur cette épopée : la Santa Maria, la Pinta,  et la Nina.

La prochaine étape nous mènera au Portugal mais ceci est une autre histoire.

Les photos « Galaxy S21+5G » sont de Brigitte. Rendons à César…

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