Navigations 2021 – Canicule en Bretagne

Le 16 juillet marque enfin le début de notre croisière estivale.

Au menu de celle-ci, une virée jusqu’à Bénodet, histoire de rendre visite à notre copine Chantal et de faire la connaissance de son mari, faire escale dans les îles qui jalonnent le littoral, des Glénan à Yeu et accueillir qui voudra bien nous rendre visite.

De petits retards en petit reports, nous avons finalement quitté Soubise deux semaines après la date prévue. Dernier pépin, une molaire, qu’il était prévu de traiter cet hiver, n’a pas eu la patience d’attendre. Et une belle rage de dents pour le Capitaine en attendant l’extraction de la dent rebelle.

Civelliers sur la Charente.

 

 

Le 16 juillet donc, Azadi quittait sa bouée sur la Charente pour rejoindre la pointe des Sablanceaux au sud de l’île de Ré. Après une nuit au mouillage, nous rejoindrons Port Bourgenay pour deux nuits.

Le génois étant particulièrement difficile à enrouler sur les premiers tours, je profiterai de notre arrivée en début d’après-midi pour démonter et graisser généreusement le tambour de l’enrouleur Tout rentrera dans l’ordre mais il faudra quand même y regarder de plus près à l’intersaison… La « to-do list » est ouverte.

Port Bourgenay

De Port Bourgenay, nous rallierons l’île d’Yeu et l’anse des Soux que nous connaissons déjà.

Une belle journée de navigation sous le soleil, bâbord amure, entre 2,5 et 5 nœuds avec juste une demi-heure de moteur pour un peu plus de huit heures sur l’eau. S’ensuivra une nuit moyenne dans ce mouillage, un peu rouleur malgré une météo clémente… L’occasion de s’apercevoir que le feu de tête de mat ne fonctionne plus, tout comme le feu de hune et le projecteur de pont. Mes interventions successives pour repasser la balancine dans le mat en sont certainement la cause. A revoir lorsqu’Azadi aura rejoint ses bers dans le parc de Soubise …. La « to-do list » s’enrichit.

Marre de faire le singe en haut du mat. Entre cette balancine fugueuse et les tentatives de remise en état de la girouette/anémomètre, je suis monté 16 fois au sommet du mat ! En attendant, j’installerai un feu de mouillage de secours sur le portique !

Je tenterai une petite baignade mais l’eau est vraiment trop fraîche. Nous sommes loin des 27 où 28 degrés de la mer Egée…

Le 20 juillet, nous contournerons l’île de Noirmoutier, déjeunerons au mouillage du Bois de la Chaise – là encore très rouleur – pour aller passer deux nuits dans le port de Pornic. Les multiples mouillages abrités des îles grecques nous manquent beaucoup.

Belles journées à Pornic, situé sur la cote de Jade, que nous ne connaissions pas. Le sentier côtier qui relie le port de plaisance au centre-ville est jalonné de maisons plus imposantes les unes que les autres. Très joli coin…

Pornic, coucher de soleil.

Après cette parenthèse, nous continuerons notre chemin vers la Bretagne. Une belle journée de navigation encore même si le vent forcissant en fin de parcours ne sera pas du goût du matelot.  Partis à 08h45 de Pornic, nous serons amarrés à Piriac-sur-Mer, notre escale du jour, à 15h30. La pêche du jour, un maquereau, régalera Pom’ pour son diner.

 

 

Ancienne paroisse agricole et bourg portuaire, Piriac-sur-Mer a vu sa physionomie changer au cours du 19ième siècle avec l’implantation des conserveries à sardines. Activité intense mais relativement éphémère, cette évolution sera suivie de celle, plus profonde, liée au tourisme pour faire de Piriac ce qu’il est aujourd’hui.

La météo se dégradant, nous passerons 3 nuits dans ce charmant port de la Loire-Atlantique. Nous en profiterons pour visiter la Maison du Patrimoine qui retrace 150 ans d’histoire de la pèche à la sardine et présente quelques costumes locaux. Plus inattendue, une exposition temporaire, « A la découverte des trésors engloutis – Archéologie sous-marine, épaves, photos d’épaves autour du monde », présentait quelques photos d’épaves de la mer Rouge sur lesquelles j’ai eu la chance de plonger dont le «SS Thistlegorm», cargo de la marine britannique, bombardé par les Allemands en 1941 et célèbre pour sa cargaison de jeep, motos et camions militaires … bons souvenirs

Nous ferons honneur au marché local d’où nous ramènerons de bonnes langoustines vivantes ainsi que des crevettes pour Pom’. Cela ne lui suffira pas puisqu’elle nous assistera dans la dégustation des langoustines.

A l’amarre dans le port, nous admirerons le GRAND NORVEN, un sloop sardinier réplique des bateaux qui pêchaient dans les eaux piriacaises pendant la première moitié du 20ème siècle. De relative petite taille, non pontés, ces bateaux travaillaient aux rythmes des marées, des conditions climatiques et des saisons. Ils armaient des chaluts à perche ou des filets droits pour la sardine ou encore des casiers à crevettes ou crustacés.

C’est au réputé chantier du GUIP, situé dans le golfe du Morbihan, que l’association « Bateau Ville de Piriac » a confié la construction du GRAND NORVEN, profitant par ailleurs des surplus de bois de La Recouvrance, réplique d’une goélette brestoise du 19ème siècle, qui a vu le jour dans le même chantier naval à l’occasion du concours national « Bateaux des Côtes de France », en 1990.

Après Piriac, nous rallierons le golfe du Morbihan et plus précisément la pointe de Kerlevarec sur la rivière d’Auray et passerons la nuit à l’une des nombreuses bouées qui jalonnent ce magnifique plan d’eau. Cette bouée n’étant pas réservée aux visiteurs – mais y-en a-t-il ? – nous nous tiendrons prêts à la larguer si le titulaire de l’amarrage se présentait. Il n’en sera rien et nous y passerons une bonne nuit.

Au passage nous avons pu admirer de la mer la maison de la pointe du Blair dans laquelle nous avions fêté le nouvel an 2020 avec mes copains.

Le 27 juillet, nous larguons cette bouée, sortons du golfe du Morbihan et prenons la direction du phare de la Teignouse, laissant à tribord l’île aux oiseaux – Méaban – près de laquelle nous venions pécher avec mon père et mon oncle à l’occasion des vacances en Bretagne de ma jeunesse, prés de Saint Philibert. Ce coin de la Bretagne est truffé pour moi de bons souvenirs, dont les premiers bords sur un voilier, le cap-corse d’un voisin campeur.

La pluie et de gros nuages nous accompagnent jusqu’à la Teignouse où le temps se dégage me permettant de hisser les voiles et de rallier Lomener, un peu au nord de Lorient. Après deux heures au mouillage, il faut se rendre à l’évidence, l’abri est nul et cela bouge beaucoup trop. Cap sur le port de Lorient (ville) où nous resterons deux nuits.

En arrivant, nous verrons défiler devant l’étrave d’Azadi les ultimes Banque Populaire et Sodébo sous grand voile seule … Impressionnants !

Christine, la sœur de Brigitte, en vacances non loin de là avec une amie, Nathalie, nous rejoindra pour une journée passée à déambuler dans Lorient. Nous déjeunerons dans une crêperie – Les Crêpes de Soïzic, incontournable.

Quelques jours plus tard commençait le Festival interceltique de Lorient. Dommage que notre calendrier ne nous permette pas de rester un peu plus longtemps. L’escale n’est pas non plus extraordinaire et nous ne savons pas exactement dans quelles conditions se tiendra ce festival en raison des conditions sanitaires toujours incertaines….

Après cette escale plutôt quelconque donc, nous reprenons la mer pour rallier la rivière de l’Odet, but de cette croisière estivale.

Nous jetterons l’ancre dans l’anse de Combrit, du  nom de la ville proche où réside notre amie Chantal.

A hauteur de Concarneau, Apivia, l’Imoca de Charlie Dalin, a croisé notre route. Toujours sympathique de croiser ces missiles sous voiles. En l’occurrence, je l’avais bien vu sur tribord, aussi bien en visuel que sur l’écran du traceur et j’avais estimé qu’il croiserait sur notre arrière. Ce fut effectivement le cas mais bien plus près que ce que je pensais. Le skipper devait être dans son cockpit protégé, je n’ai vu personne ! Mais le différentiel de vitesse avec un croiseur lambda tel qu’Azadi est vraiment impressionnant.

Arrivés le 29 juillet, nous quitterons l’Odet le … 09 août.

Entre temps,  nous aurons l’immense plaisir de passer une journée avec Chantal et son mari, Loïc, que nous ne connaissions pas et avec qui nous avons passé de très bons moments dans leur jolie maison de Combrit. Dans l’après midi, une balade à travers bois nous amènera tous les quatre sur les bords de l’Odet d’où nous apercevrons Azadi au mouillage.

Alors que Loïc venait malheureusement de perdre sa sœur, ils nous ont merveilleusement reçu et nous avons passé cette journée presque comme si de rien n’était. Nous les en remercions vivement et avons hâte de les revoir en de meilleurs circonstances.

Chantal viendra me chercher au port de Sainte Marine pour me conduire chez le vétérinaire. Pom’ a une infection urinaire. Le retour se fera à pied, mon amie n’étant pas disponible. L’après-midi j’y retournerai seul en coupant à travers bois depuis l’anse de Combrit afin que la véto puisse procéder aux analyses d’urine. Rien de grave mais un petit traitement pas toujours simple à administrer à la greluche.

Les belles de Combrit…

Au calme sur la rivière de l’Odet, nous prenons le temps de … ne rien faire ! Une petite excursion en annexe à Bénodet, des parties de « 15000 » acharnées où de la lecture rythment nos journées. La météo n’est vraiment pas extraordinaire.

En attendant Nadine et Michel avec qui nous allons remonter l’Odet, nous faisons un aller-retour à Concarneau.

 

Au menu, déambulations dans la ville, visite de la ville close surpeuplée, et détour par le bassin des pêcheurs où est amarré le dernier jouet de François Gabart, l’Ultim SVR-Lazartigue. Ce trimaran géant, mis à l’eau le 22 juillet, sera baptisé le lundi 20 septembre à Concarneau, en présence de Mélanie Laurent, marraine du bateau.

Tout bleu, cet Ultim impressionne. Haut de 37 mètres, un immeuble de 12 étages, 32 mètres de long sur 23 de large pour un poids de 15 tonnes, il est conçu pour atteindre des pointes de vitesse à 47 nœuds (près de 90 km/h) et tenir de moyennes à plus de 42 nœuds, en volant, vite, très vite, au-dessus de l’eau grâce à ses foils.

Cette photo de l’équipe lors du baptême du bateau donne une idée de ses dimensions XXL.

Ensuite, retour sur la rivière de l’Odet pour y accueillir Michel et Nadine. Le mardi 3 août, nous remonterons donc l’Odet jusqu’à la baie de Kerogan où nous déjeunerons. Impossible pour Azadi d’aller plus loin, il n’y a pas assez d’eau. Un crachin tenace nous aura accompagné tout au long de la matinée. L’après-midi sera plus clémente mais la canicule n’est toujours pas là !!!

Tiens bon la vague et tiens bon le vent…

Le soir, après avoir déposé nos invités à Sainte-Marine, nous reviendrons mouiller l’ancre dans l’anse de Combrit. Une belle journée malgré la météo et une jolie balade de presque 18 milles.

Avant de quitter la rivière de l’Odet, nous passerons une nuit au port de Bénodet et accueillerons Adrien, Adeline et l’espiègle Elisa. Une après-midi sur le front de mer et sur les manèges afin de contenter la drôlesse, comme on dit dans le pwatoo.

De la graine de capitaine…

Après l’Odet, nous mettrons le cap sur l’archipel des Glénan. Un fois encore, la météo maussade ne nous donnera pas envie de débarquer. Nous passerons ainsi une nuit presque tranquille dans la baie de la Pie,  non loin d’Archimède IV, le 1090 de Stéphane Patrier. Nous déclinerons même son invitation (Venez, il y a du rhum à bord …), le matelot étant un peu patraque. Pas grave, on se rattrapera à Soubise !!!

Les Glénan est un magnifique archipel composé de 13 îles à une douzaine de milles au large de Concarneau célèbre, entre autre, pour son école de voiles (ici) fondée au sortir de la seconde guerre mondiale et bien connu des plaisanciers.

Des Glénan nous filerons vers Groix sous un ciel gris peu engageant. Archimède IV remontera quant à lui vers Loctudy.

Une mouette jouera quelques minutes les passagères clandestines sur les panneaux solaires …

… avant que nous ne croisions le chemin d’un groupe de dauphins et quelques thons bien occupés à chasser. La ligne de traîne est à l’eau et nous nous détournerons pour passer au plus près mais, comme d’habitude, je n’attraperais rien…

Arrivés à Groix, nous nous amarrerons au centre de l’avant-port. Folklorique…

Composé de 4 rangées de 4 bouées auxquelles on s’amarre par l’avant et l’arrière, avec l’aide d’un marin, je vous laisse imaginer le fouillis qui en résulte. Mais tout se passe dans la bonne humeur comme il se doit. Pas facile de se faufiler au milieu de toutes ces amarres pour descendre à terre mais on y arrive quand même. Evidemment, Azadi s’est retrouvé au centre de la nasse et il nous a fallu attendre un peu, le lendemain matin, avant de pouvoir en sortir par une prudente marche arrière…

étoile de mer ?

De Groix nous rejoindrons le port du Crouesty. Pom’ nous refait des siennes et nous devons à nouveau consulter un vétérinaire. Le plus simple pour nous est de rallier Le Crouesty. Rendez-vous est pris alors que nous dépassons le phare de la Teignouse et à 15h30 nous sommes amarrés au fond du port. Le temps de repérer l’arrêt du bus et nous voila partis pour Sarzeau.

Le traitement précédent n’était sans doute pas suffisamment costaud. Il faut recommencer. En prime, Pom’ a droit à une échographie avec rasage d’une partie du ventre. Pas fière, la minette !!!!

Au Crouesty nous accueillerons Céline et Antoine pour deux nuits. Le premier soir nous irons diner au restaurant « Le Cap Horn »,  où nous nous régalerons :

Cassolettes de morgates, crème au curry breton et croutons aillés pour Antoine et moi, Tataki de thon rouge pour Céline et Fish and Chips sauce gribiche pour Bibiche, le tout accompagné d’un Pacherenc sec du Vic Bilh…. Rien a dire, une adresse que je recommande sans réserve.

Avec Céline et Antoine nous partirons faire le tour du golfe du Morbihan avec un arrêt sur l’île au moines. Amarrés à une bouée, nous descendrons à terre pour une longue et agréable promenade jusqu’au site Cromlech de Kergonan.

Il est constitué de 24 menhirs dont les hauteurs varient de 2 à 3,5 mètres, en 1877 il en comptait 36. Quelques pierres sont situées dans plusieurs propriétés privées et dans des haies.
La forme de cette enceinte qui s’ouvre sud-est est proche d’un fer à cheval.
Il est dit qu’autrefois d’autres pierres auraient donné la forme d’un D dont l’axe principal était aligné sur le lever du soleil au solstice d’hiver.

Avant de remonter à bord nous prenons un petit café devant le port de l’île aux moines où nous apercevons furtivement un dauphin qui s’amuse à suivre le bac qui fait la liaison avec Port Blanc sur le continent.

Pour retourner au Crouesty, nous finirons donc le tour de l’île aux moines avec moult précautions. Nous sommes en fin de marée basse et il n’y a pas beaucoup d’eau sous la quille… Nous arriverons d’ailleurs à hauteur de Gavrinis au moment de la renverse de courant. les remous créés alors sont impressionnants et malmènent (un peu) Azadi. Nous sommes environ une heure trop tard pour sortir du golfe et il faudra mettre des gaz pour s’en sortir. Je suivrais les vedettes du golfe qui serrent les îles au plus près, composant avec les contre-courants, pour éviter autant que faire se peut le plus fort du courant entrant. Malgré cela, il nous arrivera de nous trainer lamentablement à 2 ou 3 nœuds alors que le moteur tourne à 2400 t/mn…. Et le coefficient de marée n’était que de 80 !

2400 t/mn, c’est pas sérieux !!!!

La mer entre et sort du goulet de Port-Navalo à une vitesse pouvant atteindre près de 9 nœuds (4 m/s ) par fort coefficient. Le courant de la jument, entre l’île de Berder et l’île de la Jument peut même atteindre 9,1 nœuds, ce qui en fait le deuxième plus fort courant d’Europe, derrière le raz Blanchard, en Manche.

Après  cette bonne journée et ces petites émotions, nous retrouverons notre emplacement au Crouesty et … retournerons diner au « Cap Horn » où je craquerai pour leur excellent Fish and Chips…

Le lendemain nous retournerons dans le golfe. Tout d’abord, nous mouillerons devant Port Blanc, avant la pointe de Port-Navalo, afin d’attendre la renverse de courants. Ce sera l’occasion de voir un voilier toutes voiles dehors, sous spi, se présenter à l’entrée du golfe, ralentir progressivement pour finalement faire du surplace. Impressionnant.

A 17h00 nous entrerons dans le golfe pour aller jeter l’ancre devant la grande plage de l’île aux moines (pointe de Toulindag).

Le lendemain, 15 août, nous entrerons à Vannes. Navigation magique entre les îles pour finalement embouquer le chenal qui mène au port de Vannes.

Belle promenade dans Vannes où nous croiserons des habitants en costume folklorique ainsi que des joueurs de cornemuse à l’occasion des fêtes d’Arvor.

 

Après Vannes, nous passerons une nouvelle nuit au mouillage dans le golfe, devant l’île Berder. A notre arrivée, un dauphin jouait à l’arrière d’une vedette pour le plus grand plaisir de ses occupants et des enfants de l’école de voile voisine.

J’en profiterai pour faire une grande promenade avec Pom’ autour de cette ile privée. Le tour, environ de deux kilomètres et demi, s’effectue en une petite heure. Il m’aura quand même fallu porter Pom’ une partie du chemin…

 

Azadi au mouillage devant Berder.

L’île Berder au premier plan.

Berder est une île privée dont il est possible de faire le tour mais des panneaux nous demandent de ne pas s’écarter du chemin côtier. A marée basse, elle est reliée à la terre par un gois d’une petite centaine de mètres.

Le gois, à droite Berder.

Anciennement propriété du groupe Yves Rocher, elle appartiendrait maintenant à un groupe rennais qui envisage d’y construire un hôtel de luxe. C’est aujourd’hui un magnifique écrin de verdure méditerranéenne avec de jolis palmiers.

L’île fourmille d’anecdotes sur ses propriétaires successifs parmi lesquels celle que racontait ce capitaine d’une navette du golfe.

Du temps où l’île était occupée par les Petites Sœurs de Saint François d’Assise, propriétaires jusqu’en 1991, il n’était pas rare de croiser sur le plan d’eau des nonnes, cornette au vent, sur leur planche à voile, alors qu’elles ralliaient l’île aux moines…

Hélas, nous n’en avons pas vu durant notre bref passage dans le golfe.

Le lendemain, en début d’après-midi, horaire de marées oblige, nous relevons l’ancre et mettons le cap sur Belle-Île, (en attendant de faire de même avec Marie-Galante ..) que nous atteignons vers 17h45. Nous jetons l’ancre devant la digue du port du Palais pour une nuit un peu agitée.

Le 18, dès que possible nous allons prendre une place dans la bassin à flot. Entrée folklorique là encore, de nombreux bateaux attendant de pouvoir rentrer et les échanges à la VHF sont parfois amusants.

Nous serons à couple juste après l’écluse. Des barreaux d’acier scellés dans le quai nous permettent de débarquer. Il y a un bien petit escalier de pierre au bout du quai mais nous ne le découvrirons que le lendemain grâce a Pom’… On ne rigole pas !!!!!!!

Azadi à couple dans le port du Palais. Débarquement sportif.

 

Après une soirée passée à Belle-Île nous ressortirons du port le lendemain avec la même excitation à bord de nombreux bateaux que celle que nous avions constaté à l’entrée. Sitôt la passerelle relevée (13h45) c’est la ruée mais en bon ordre vue l’étroitesse du passage.

Au mouillage devant Le Palais un vieux gréement originaire de Russie est l’objet de tous les regards.

Azadi pointe son étrave vers la pointe des Poulains, immortalisée par de nombreuses photos prises par gros temps, en particulier par Philip Plisson.

Avis de coup de vent sur le phare de la pointe des Poulains – photo de Philip Plisson

 

 

 

 

 

Point de tempête pour nous mais une bruine tenace et un temps bien bouché qui ne nous permet pas de profiter pleinement de ces paysages.

Une fois doublée la pointe des Poulains d’Est en Ouest puis d’Ouest en Est, nous filons en direction de l’île d’Houat. La météo s’améliore et une petite brise nous pousse gentiment. Ce sera l’occasion de hisser le spi. Une première sur Azadi puisque je ne l’avais pas encore fait. Il me manquait une poulie en tête de mat ainsi que le bon moment. La mise en œuvre fut un  peu longue mais le spi s’est déployé sans souci pour mon plus grand plaisir. Nous l’avons conservé une bonne heure avant de l’affaler, là encore sans problème, avant de passer le passage du Béniguet au nord de Houat. Un coin mal pavé où je ne voulais pas m’engager sous spi pour une première.

 

Preuve, s’il en était besoin, de la dangerosité du secteur, un voilier s’est échoué sur les récifs de Men er Broc pourtant bien signalés.

A 18h45 nous jetterons l’ancre devant l’anse de Portz Navallo pour une nuit tranquille.

Le 20 août, nous mettrons pied à terre pour une grande balade jusqu’à la pointe nord de l’île. L’occasion de voir que l’épave du voilier échoué sur les rochers a presque disparu. N’est plus visible que le haut du mat. Bien triste fin pour ce croiseur.

Malmené par la mer, le voilier a presque entièrement disparu.

 

Au mouillage devant Houat. Au fond, la côte bretonne.

Le 21 août, nous relevons l’ancre peu avant midi sous un ciel plombé pour mettre le cap sur la petite île de Hoëdic. Beaucoup de bateaux sont à l’ancre devant la grande page de Houat alors que le mouillage y est interdit selon certaines instructions nautiques.

Vers midi et demi, Hoëdic, pourtant toute proche disparait dans la brume

Vers une heure et demi de l’après midi, après une petite navigation – 7 milles au loch, nous jetons l’ancre devant le port d’Argol.

Bonne journée néanmoins puisque un petit lieu jaune s’est sacrifié pour assurer notre diner. Pom’ est verte de jalousie !

 

Longue de 2,5 km et large de seulement 1 km, l’île d’Hoëdic parait toute frêle et fragile au cœur de l’océan Atlantique. Cette petite goutte de terre au milieu des flots est en harmonie avec les éléments, parfois douce et fragile avec ses plages de sable fin aux eaux turquoises, et parfois forte et tempétueuse avec ses rochers et ses fortifications.

Nul besoin de voiture, c’est à pied que l’on part à la découverte de l’île et de ses 120 habitants tout au long de ses 8,5 kms de sentiers côtiers.

L’île invite à la flânerie et à la rêverie. Le temps s’est arrêté, profitons-en.

Après cette halte reposante à Hoëdic, Azadi continue de tracer sa route en direction de Pornic où nous devons récupérer Sandra qui rejoint le bord jusqu’à Soubise. Une journée tranquille au cours de laquelle nous hisserons la grand-voile par acquis de conscience, pour faire joli … Partis de Hoëdic à 08h00, nous entrerons à Pornic à 14h00 avec 40 milles de plus au compteur.

En cours de route, nous avons aperçu le « Wonder of the Seas » non loin de Noirmoutier lors de ses premiers essais effectués entre l’île d’Yeu et Belle-Île. Construit dans les chantiers de Saint-Nazaire, il s’agit du plus grand paquebot du monde.

Après deux nuits tranquilles et une journée passée à flâner dans la ville, Azadi rejoindra Port -Joinville sous Grand-voile et génois tangonné en un peu moins de 6 heures. Notre première nuit se passera à couple de deux autres bateaux, comme souvent dans ce port. Pour les deux nuits suivantes, nous aurons droit à un catway.

Nous aimons beaucoup l’île d’Yeu, l’ambiance du port, son front de mer avec une poissonnerie qui donne envie de gouter à tous les poissons et, bien sûr, l’Escadrille.

L’Escadrille ? Késaco ?

Le cabaret-bar de l’escadrille, avec son vrai bar en zinc, nous accueille dans un décor original où aiment à se retrouver marins , islais et touristes. Régulièrement, la scène accueille des groupes, le plus souvent rock mais aussi soul, latino ou encore chants de marins. Pour tous les goûts, dans une excellente ambiance avec le ti ‘punch ou le Mojito kivabien.

A consommer avec modération. Pas plus d’un à la fois…

Mais l’île d’Yeu, c’est aussi une nature préservée que nous allons redécouvrir à vélo. Brigitte opte pour un VAE tandis que Sandra et moi optons pour un VPH. Une fois maitrisé l’engin, Brigitte, sur chemins roulants, nous démontrera la supériorité du VAE sur le VPH, surtout dans quelques raidillons sévères…

L’île est toujours aussi agréable a sillonner en vélo, ce qui permet de longer la cote au plus près.

Nous ferons une halte restauration près du petit port de la Meule avant de rapporter nos bicyclettes sans attendre la dernière minute. Une petite bière sur le port nous consolera des efforts fournis.

Après cette belle escale, Azadi rejoindra le port des Sables d’Olonne, qui l’a vu naître, pour une nuit tranquille avant de boucler cette croisière le lendemain, samedi 28 août 2021, avec une navigation de 54 milles effectuée en un peu plus de 8 heures. Cerise sur le gâteau, une jolie bonite se laissera attraper, notre repas du soir !

Sachant que je chausse du 72, cela vous donne une idée de la taille de la bestiole…

Azadi, vu par Thomas Pesquet.

 

La croisière 2021, c’est 650 milles nautiques parcourus, de nombreuses escales et beaucoup moins de soleil que les années précédentes. Mais c’était bien quand même.

16 juillet : de Soubise à Sablanceaux (Île de Ré)

17 juillet de Sablanceaux à port Bourgenay

19 juillet de Port Bourgenay à Anse des Soux (Île d’Yeu)

20 juillet de Anse des Soux à Pornic

22 juillet de Pornic à Piriac sur Mer

26 juillet de Piriac sur Mer à Rivière d’Auray

27 juillet de rivière d’Auray à Lorient

29 juillet de Lorient à Rivière de l’Odet, anse de Combrit

1er Août de Rivière de l’Odet à Concarneau

2 août de Concarneau à Rivière de l’Odet, anse de Combrit

3 août remontée de la rivière de L’Odet

08 août nuit au port de Bénodet

09 août de Bénodet aux Glénan (baie de la Pie)

10 août des Glénan à port-Tudy (Groix)

11 août de Port-Tudy à Le Crouesty

13 août tour du golfe du Morbihan

14 août de Le Crouesty à Île aux moines

15 août d’Île aux moines à Vannes

16 août de Vannes à île Berder

17 août d’île Berder à Belle Île – mouillage devant Le Palais

18 août nuit au port – Le Palais

19 août De Belle-Île à Houat

21 août de Houat à Hoëdic

22 août de Hoëdic à Pornic

24 août de Pornic à Port-Joinville (Yeu)

27 août de Port Joinville aux Sables d’Olonne

28 août Des Sables d’Olonne à Soubise.

Fin septembre, Azadi sortait de l’eau et retrouvait le parc de Port Adhoc pour l’hivernage. L’occasion de ressortir la « to-do list« .

Mais ceci est une autre histoire.