Après l’atterrissage sur Zante, nous continuons vers notre destination finale – du moins celle que nous avions prévu – à savoir Elounda au nord-est de la Crête.

Pour se faire nous allons longer les côtes ouest du Péloponnèse. Et, en ce mois d’octobre, nous sommes bien seuls sur la mer.

Notre Parcours, mouillage à Limni Kériou sur l’île de Zante, puis une nuit dans le port désert de Kiparissia. Une nuit au mouillage devant Methoni avant de rallier  ???? Gérolimenas ??? puis le port de Diakofti sur l’île de Cythère où nous serons bloqués 4 jours par le mauvais temps.

De Cythère, nous rallierons Elounda en profitant d’une petite fenêtre météo au sein de cette semaine ventée. Alors que je comptais hiverner le bateau à Agios Nikolaus, il s’est avéré que c’était impossible, le port étant déjà engagé au delà de ses capacités d’accueil.

Alors que Brigitte se voyait à bord de l’avion qui nous ramènerait en France, nous allons devoir rallier Karystos à 180 milles dans le nord. Je connais ce port et son chantier via le site Feeling 1040-1090 et Roland qui y hiverne son 10.90 depuis plusieurs années.

Cela nous prendra 5 jours et deux étapes entrecoupées d’une escale prolongée sur l’île de Milos, toujours pour cause de météo défavorable.

Enfin, nous arriverons dans le port de Karystos où Roland nous prendra les amarres et me conduira aussitôt au chantier afin de sortir Azadi au plus tôt.

Kiparissia, notre premier « vrai » port grec. Un immense port quasiment désert, sans électricité,  sans douche ni toilettes et de l’eau grâce à un tuyau destiné aux pécheurs, qui fuit copieusement . Après avoir erré dans la ville nous trouverons les gardes-côtes grecs afin de faire nos documents d’entrée – le fameux DEKPA.  Bien que membre de la communauté européenne, la Grèce exige ce document que les plaisanciers sont censés acquérir dans un port d’entrée grec dès leur arrivée. D’un coût initial de 50 euros, il doit être validé (sans frais) chaque année et renouvelé au bout de 5 ans.

Arrivés après l’heure de fermeture des banques, le garde-côte grec de Kiparissia nous laissera repartir en nous signifiant de faire notre DEKPA au prochain port, sans pour autant enregistrer le passage d’Azadi.

En fin de journée, deux bateaux de pêche viendrons encadrer Azadi au port. Une tortue viendra tourner alentour sous l’œil intéressé de Pom’ et nous assisterons à une vente à la criée bien particulière. Une fois déchargée sa cargaison, le capitaine vendra le surplus aux habitants présents très simplement. Selon la somme (5 ou 10 euros) et le choix du client, il remplira très généreusement des poches plastiques de divers poissons ou encore de langoustines….un bel exemple de solidarité.

Dès le lendemain, nous continuerons pour mouiller plus au sud en baie de Méthoni.

Après une nouvelle escale en baie de Géroliménas, petite bourgade traditionnelle grecque. Cherchant à acheter des cigarettes mentholées, Brigitte se verra propose avec humour des cigarettes normales et de la menthe…

Pom’ n’appréciera pas trop notre visite à la taverna où nous viendrons nous rafraîchir en raison des nombreux matous qui souhaitaient faire sa connaissance. Un peu sauvage et ne miaulant pas grecque, le dialogue s’est avéré impossible.

Sur la route d’Elounda maintenant proche (!) nous faisons halte dans le port de Diakofti, sur la côte est de Kithira (Cythère).  Ce sera notre dernier jour de véritable été. Nous arriverons tranquillement au moteur sur une mer très calme. Le port est désert, nous sommes le seul voilier en escale dans ce port utilisé par le ferry que nous verrons deux fois en 4 jours. Quelques barques de pêcheurs sont amarrées le long du petit embarcadère près de la plage.  Le village est désert, même pas une taverne d’ouverte.

Un »mini-market » nous permet de faire l’emplette de quelques fruits et légumes. Avant de partir, le vendeur nous offre un petit verre. Tiré d’une bonbonne d’eau minérale de 5 litres, le liquide en a la couleur …c’est du raki. 40 degrés ! Par politesse je finirai le verre offert. Brigitte ne pourra pas en faire de même. Il est 11 heures du matin, le soleil brille… et l’après-midi je ferai la sieste.

Le Raki, l’eau de vie à la Grecque.

Raki, Tsipouro, Tsikoudia, Souma, nombreux sont les noms qui désignent cette eau de vie obtenue par la distillation du marc de raisin, et qui symbolise, au même titre que l’ouzo, la chaleureuse hospitalité grecque.  Il se consomme frais à l’apéritif, en accompagnement de repas ou en digestif, et bien sûr ne se boit jamais à jeun ! 

Nous resterons bloqués 4 jours dans ce port dans l’attente d’une amélioration de la météo. Chaque matin, nous rendrons visite aux gardes-côtes afin de prendre connaissance de leurs prévisions météo. Une fenêtre météo s’ouvrira pour 24 heures qui nous permettra de faire voile vers la Crête.

S’ensuivront 150 milles de navigation avec une météo variable. Prenant tout d’abord une direction Est-Sud-Est en ligne directe vers Elounda. Le vent se renforçant, nous prendrons finalement une route plus au sud pour nous rapprocher des côtes de la Crête.

Nous longerons la Crête pour jeter l’ancre devant le port d’Elounda après 36 heures de navigation.

 

Elounda devait être le terme de notre navigation. Las, alors que j’escomptais laisser Azadi au port tout proche d’Agios Nikolaus, je devrais renoncer à cette idée faute de place. Pas plus de place dans les ports d’Héraklion et de Rythemno.

Après nous être installés dans la maison de Pano Elounda, nous devrons nous réinstaller à bord d’Azadi et reprendre la mer en direction de Karystos. Ce port, à 180 milles nautiques d’Elounda, est situé au sud de l’île d’Eubée, à l’est d’Athènes. Karystos Marine. Un chantier proche du port accueille depuis plusieurs hivers Fulmar, le 10,90 de Roland.

Nous reprendrons donc la mer  pour une première étape de 130 nm jusqu’au port d’Adamas sur l’île de Milos. Là encore, le mauvais temps nous obligera à y passer trois nuits.

Une seconde étape de 80 nm nous conduira de Milos au port de Karystos où se terminera donc notre périple 2017.