Après une très bonne semaine à Rhodes, nous continuons notre chemin et visitons les îles de Symi, Nissiros et d’Astypalia, dernières îles du Dodécanèse pour cette année 2018.
De Rhodes donc, une navigation d’une petite trentaine de milles nous permettra de rallier le port de Symi, situé au fond de la baie du même nom. Nous aurons au cours de cette journée navigué au plus près de la Turquie, longeant ses côtes à moins de 5 milles, prenant soin de ne pas pénétrer ses eaux territoriales. Nous croiserons une grosse vedette militaire grecque en patrouille.
Symi
Le port de Symi est bien abrité mais assez étroit. La ville comme dans beaucoup d’îles s’étagent sur les pentes qui encadrent le port. Le port – Galios – est relié à la ville haute – Chorio, le vieux village – par un escalier de marbre de 375 marches qui serpente entre les belles demeures colorées de l’île. Encore de belles grimpettes à notre actif lors de nos ballades. L’architecture est protégée et le village dégage une belle harmonie
La minute historique.
Peuplée depuis la préhistoire, Symi se distinguait déjà dans l’Antiquité pour l’excellence de ses chantiers navals. A la fin du XIXe siècle, ils produisaient encore un demi-millier de navires par an. La population avoisinait alors les 26 000 habitants, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. L’autre grande tradition symiote était la pêche aux éponges, activité aussi périlleuse que lucrative. Puis, avec la commercialisation des éponges artificielles et le développement des bateaux à vapeur, Symi connu un déclin vertigineux accentué par les affres de l’occupation italienne – plus conflictuelle que l’ottomane – et les destructions de la Seconde Guerre mondiale. Riche de son patrimoine architectural urbain et religieux, de ses paysages et plages sauvages, Symi a rebondi grâce au tourisme dont elle vit désormais.
En longeant le port, Pom’ sympathisera (!) avec un élégant chat noir, membre de l’équipage de Sea Turtle, petit voilier polyester venant de … Victoria en Colombie Britannique. Partis depuis 7 années, ses occupants se donnaient encore 3 ans avant de retrouver leur port d’attache.
Nous jetterons ensuite l’ancre au sud-ouest de l’île dans la jolie baie de Panormitis qui abrite le monastère orthodoxe de l’archange Michel Panormitis consacré au saint patron de l’île mais aussi protecteur des marins grecs….une escale indispensable donc. Nous trinquerons à sa santé au petit café-supérette ouvert sur le port.
Le monastère est toujours habité et il est même possible d’y louer des chambres.
Nissiros
Entre Rhodes et Kos, à 33 milles de Symi, l’île de Nissiros (ou Nisyros) m’a emerveillé. Nous avons pris le quai dans le petit port de Palon, dans lequel Azadi se glisse doucement en longeant au plus près la digue pour ne pas se planter dans les petits fonds qui bordent le chenal coté terre. Une fois amarré, c’est un vrai bonheur. Nous sommes coté mer, protégé par la digue, et le quai est tranquille permet à Pom’ de se dégourdir les pattes sans aucun souci.
Cette petite île diffère des autres îles visitées à ce jour. Elle va nous offrir ses paysages contrastés avec ses plaines volcaniques, ses vertes collines, ses villages traditionnels aux murets de pierre et aux ruelles étroites et sinueuses , avec ses petits cafés et ses églises accrochées aux rochers…Mon coup de cœur du Dodécanèse.
Nous louerons un scooter auprès de l’une des agences du port – sur notre gauche en venant du bateau, tenue par une jeune femme brune. La prochaine fois (!), par souci d’équité, nous louerons dans l’agence de droite tenue, elle, par une jeune femme blonde !!!
Nous rallierons d’abord Mandraki, la capitale et le port principal de Nissyros.
Situé au nord-ouest de l’île, au pied d’une colline abrupte et bordé par la mer, Mandraki est un charmant village traditionnel avec ses étroites ruelles pavées et ses maisons blanchies à la chaux contrastant avec la couleur sombre rocher sur lequel elles sont construites. Au sommet de la ville subsistent les ruines d’un château des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean – nos copains de Rhodes… – qui conquirent l’île comme le reste du Dodécanèse au début du 14ième siècle.
Accolé à ce château, le monastère fortifié de Panagia Spiliani (Notre-Dame de la Caverne) abrite une icône de la Vierge.
Le volcan de Nisyros, dont la dernière éruption géothermique date de 1887 est le plus jeune volcan de la mer Égée. C’est un cratère impressionnant avec des fumerolles soufrées dégageant une malodorante odeur d’œuf pourri, des marmites d’eaux boueuses bouillonnantes et des couleurs de pierre variées. Nous sommes descendus dans ce cratère et avons pu sentir cette odeur de soufre de très près, les quelques banderoles censées empêcher de s’en approcher n’étant plus vraiment à leurs place…
Comme partout en Grèce, nos ballades sont ponctuées de rencontres félines…
Astypaléa
L’île « Papillon », ainsi surnommée à cause de sa forme qui rappelle un papillon ailes déployés, accueillera Azadi pour cinq jours sur trois sites différents. Ce sera tout d’abord une halte dans le port de l’île, puis un mouillage dans la baie d’Analipsi et enfin deux nuits passées dans la baie de Vathi au nord-est de l’île.
La forme très caractéristique de l’île en papillon divise Astypalaia en deux parties (Mesa et Exo nisi), séparées par un isthme ne dépassant pas les cent mètres de large sur sa partie la plus étroite. Au sud-ouest de l’île, la Chora se dresse sur un rocher en saillie dans la mer formant deux baies : d’un côté le vieux port, Pera Gialos et l’autre Livadi à l’ambiance décontractée et plutôt familiale. La citadelle vénitienne (château Querini) domine la ville qui descend en amphithéâtre jusqu’au port au travers d’un labyrinthe de petite ruelles bordées de petites maisons blanches aux petits balcons en bois et aux escaliers extérieurs qui donnent à la ville un charme traditionnel. A mi-chemin se dressent neufs moulins à vent.
Tout en bas de la Chora, Pera Yialos, l’ancien port de l’île, a su conserver son authenticité et on y trouve de sympathiques bars traditionnels et de bonnes tavernes.
Nous passerons deux nuits à quai dans la baie d’Analipsi, rejoignant André et Olympe (de Marseille…si, si !) rencontrés précédemment au port. André nous régalera à l’apéritif d’oursins fraîchement sortis de l’eau.
Après cet intermède, nous mettrons le cap vers la baie de Vathy au nord-est de l’île afin de profiter de la bonne cuisine de Maria, dont tous les navigateurs se repassent les coordonnées. En fait, au fond de la baie très fermée de Vathy, loin de tout et uniquement desservie par un chemin de terre, se trouve cette petite auberge ou Maria nous accueille avec un grand sourire. Au menu, principalement du poisson ou du poulpe. Maria nous amène les poissons disponible avant de les cuisiner. Brigitte choisira ainsi un joli rouget alors que je prendrai du poulpe grillé.
Après deux jours passés dans cette baie, en ayant pris soin de laisser passer un coup de vent, nous mettrons le cap sur Amorgos, mais ceci est une autre histoire.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.