L’arrivée sur Porto se fera dans une brume épaisse qui, si elle nous permettra de faire quelques jolies photos, n’aidait pas vraiment notre atterrissage. De fait nous ne verrons le môle Nord – énorme – qu’a une vingtaine de mètres maximum.

Cette arrivée « paisible » contraste avec la nuit  difficile que nous avons connu. Alors que le jour s’estompait et que nous filions joliment entre 6 et 8 nœuds dans une mer formée avec trois bons mètres de creux pour la houle, vent de travers arrière, le pilote a une nouvelle fois déclaré forfait. Le problème est qu’au même moment, je sortais du carré avec l’appareil photo en main puisque des dauphins venaient de faire leur apparition. Privé de pilote, Azadi a empanné et la grand-voile est donc passée de bâbord à tribord, l’écoute me ramassant au passage pour me propulser sur l’hiloire. Résultat des courses, un crane « tatoué » par l’écoute et un arrière-train qui se souviendra longtemps de la dureté du winch…. S’en suivra une demie-heure de manœuvre pour remettre le bateau et le bonhomme dans le sens de la marche. Et bien sûr, pas de photo de dauphins d’autant plus que, passé ces moments d’agitation, nous nous rendrons compte que l’appareil photo était passé par dessus bord.

La marina de Porto est à l’opposé du port de Camarinas. Moderne, chère, bourrée de gros yachts à moteur bruyants dont les occupants, pour la plupart, n’ont pas appris la politesse. Et même si Pom’ semble apprécier le confort de ces bateaux, deux nuits nous suffiront largement.

La ville de Porto nous aura ravi, typique, sympathique, contrastée….un plaisir. Nous avons commencé par le bus pour rallier le centre ville. Ce qui fut fait après 3/4 d’heure à tournicoter dans toutes les rues, à croire que le chauffeur – le Pilote, devrais-je dire ! – déposait chaque passager devant sa porte. Et après avoir tournicoté, nous avons crapahuté ! Les rues sont pentues, les escaliers raides et nombreux …
À voir, la cathédrale, la magnifique gare et ses très belles azuléjos, les ruelles qui rendent fous les déménageurs, les quais et ses barcelos – les barques à voile qui apportaient jadis le vin en ville – le ponte Dom Luis, œuvre de Gustave Eiffel ou d’un de ses disciples.

Ville Contrastée puisque qu’a côté d’édifices remarquables se trouvent des habitations à l’abandon. Le centre ville accueille également des habitants modestes probablement protégés de la spéculation immobilière par la configuration tarabiscotée de leurs quartiers.
Nous avons bien entendu visité une cave, la cave Churchill, fondée très récemment (1981) par … un anglais ( Ô, surprise …) auparavant responsable d’un grand domaine.

  • La minute œnologique.

La vallée du Douro abrite à 120 kilomètres de Porto les vignes qui permettent d’élaborer les vins de Porto. Protégée des influences maritimes, c’est un enfer en été avec des températures supérieures à 40 degrés. Les vendanges sont principalement faites par les femmes de la région alors que les hommes s’occupent de fouler au pied les grappes de raisin. Ancestrale certes, cette technique permet de ne pas écraser les pépins, ce qui nuirait au goût du vin.
Différence essentielle avec le vin dit de table dont la fermentation s’arrête naturellement au bout de 10 à 12 jours, la fermentation du Porto est stoppée après 6 à 8 jours par l’ajout de Brandy ( 1 litre de Brandy pour 5 litres de Porto), ce qui contribue à son taux d’alcool compris entre 15 et 20 degrés.

 

Apres la visite des caves en compagnie d’un guide très sympathique, les explications distillées devant des fûts de 600 où 50000 litres, des milliers de bouteilles entreposées pour des années, nous avons eu droit à une petite dégustation….et c’est bon ! Nous finirons par un « vintage » 2005 tout simplement excellent. Non filtrés, ces vins dit « vintage » sont mis en bouteille après 3 ans de fût pour 10, 20, 30 ans où plus. Et à la sortie, surprise….ces vins nécessitent d’ailleurs toute une préparation – filtrage, décantation, oxygénation avant d’être dégustés….et doivent être bus dans les 5 à 6 jours, faute de se transformer en vinaigre….de luxe !
Raisonnables, nous n’avons fait l’emplette que de trois bouteilles de « Réserve 10 ans d’âge » qualifié de « dangereux » dans la mesure où ses 19,5 degrés ne se sentent absolument pas …. Nous réserverons ces nectars pour nos visiteurs.

Nous avons aussi usé des moyens de transports locaux, outre le bus, le tram, les passeurs pour traverser le Douro et finalement le taxi qui, surprise, ne comprenait pas notre demande alors que notre portugais est juste parfait (!) et qui une fois désigné le port sur notre plan s’en est allé demander à un collègue… et pourtant, c’était un taxi officiel, pas un « Hubert ».

Belle escale donc qui en appelle d’autres.