Début juin, nous naviguerons de Paros à Varkysa d’où Brigitte ralliera l’aéroport Elefthérios-Venizélos, l’aéroport international d’Athènes ainsi nommé en l’honneur de celui qui est considéré comme étant le fondateur de la Grèce moderne (ici)
Le vent souffle toujours de façon soutenu – de 25 à 35 nœuds – nous obligeant à patienter à Paros. Nous passerons ainsi 3 nuits dans la baie d’Ormos Ay Ioannou sur l’île de Paros avant de remonter sur Athènes. Une petite amélioration de la météo nous permet de rejoindre Kithnos après 9 heures de navigation pas très agréable. 45 milles, route au nord-ouest, avec un vent Ouest-Nord-Ouest qui forcira régulièrement jusqu’à atteindre 35 nœuds. Au près, le bateau tape fort et j’infléchis la trajectoire vers le nord autant que possible, ne voulant pas rallonger exagérément notre route. Ma Pom’ se calera dans un équipet sous le vent et n’en sortira pas de la journée. Brigitte ne fera que de brèves apparitions dans le cockpit. Je passerai l’essentiel de la journée à l’abri de la capote. Les vagues déferlent régulièrement sur le pont quand elles ne viennent pas s’écraser dans le cockpit… Bonne journée, la plaisance c’est le pied, comme le dit si justement Renaud.
En fin de journée nous serons heureux de nous amarrer dans le petit port de Kithnos. Je m’y étais arrêté une nuit le 10 mars, en descendant à Elounda. Nous y passerons deux nuits. Varkiza, petit port à l’est d’Athènes n’est qu’à une quarantaine de milles et les prévisions météo maintenant plus favorables nous permettent de gérer tranquillement les quelques jours qui nous séparent du départ de Brigitte.
Ce sera chose faite le 3 juin. Nous avons prévu de relâcher à Varkiza où passe un bus qui conduit à l’aéroport.
Varkiza est un petit port de pêche au fond de la grande baie de Vari et dans lequel il est hasardeux de rentrer avec Azadi. Rien n’est prévu pour accueillir les voiliers de passage et il n’y a pas suffisamment de profondeur partout. La baie est largement ouverte du Sud-Est au Sud-Ouest. En fonction du vent et de la mer, il est néanmoins possible de mouiller devant la plage ou au Sud-Ouest du brise-lames. Devant la plage la protection contre le meltem est correcte.
Nous longerons donc la côte en direction d’Athènes pour finalement jeter l’ancre au large de Glifada, à l’abri de l’îlot Prassonisi. Les ports de Glifada ne semblent pas désireux de nous accueillir, préférant visiblement héberger des grands yachts.
De nuit, les lumières de la ville nous dessinent une tête d’animal pas vraiment présent en Grèce.
Nous reviendrons vers Varkiza, passant du temps dans la baie de Vouliagmèni juste à l’est de Varkiza, plus profonde et mieux abritée. C’est là que nous attendrons le 6 juin. Mais quelle surprise en rentrant dans cette baie. Elle est remplie de yachts tous plus grands les uns que les autres, dont 2 ou 3 magnifiques grands voiliers. C’est bien simple, de la taille d’Azadi, il n’y en a que 2… Pas grave, la mer est à tout le monde, nous acceptons donc leur présence.
La météo étant clémente, nous passerons la nuit devant le port de Varkysa. Un taxi nous mènera jusqu’à l’aéroport. Je prendrai un bus pour revenir sur Azadi et, aussitôt, lever l’ancre en direction de Poros que je rallierai en début de nuit pour m’amarrer dans la baie des Russes.
Je porte une amarre à terre comme les autres bateaux. Un yacht d’une trentaine de mètres me protège de la petite houle qui rentre de temps à autre dans la baie. Le soir, ils allument leur éclairage sous-marin, j’ai l’impression d’être dans une piscine.
Je passe ainsi 3 jours à bricoler et lézarder, ralliant le port en annexe (moins de 10 minutes). Au soir du troisième jour, le vent se lève, le yacht qui me protégeait lève l’ancre et, lentement mais surement, Azadi commence à déraper vers le fond de la baie….
Je décide de lever l’ancre à mon tour et de rejoindre le port. J’enlève tout d’abord l’amarre à terre, puis me prépare à relever l’ancre quand le guindeau s’arrête. Les jours précédents, j’avais installé une commande déportée depuis le cockpit … et une cosse vient de lâcher… Quelques minutes d’adrénaline le temps de refaire cette connexion proprement – dans la cabine avant – et tout rentre dans l’ordre.
Arrivé au port à la nuit tombante, des voileux français me prennent les amarres et me donnent quelques conseils qui s’avéreront utiles. Il arrive en effet que des vagues déferlent depuis l’entrée de la baie, générant un ressac au mieux désagréable, au pire destructeur pour les bateaux amarrés trop lâches ou trop près du quai. J’enregistre et vérifierai à de nombreuses reprises le bien-fondé de ces précautions.
J’ai eu le temps d’apprécier la possibilité de commander le guindeau depuis la barre, très utile pour mouiller l’ancre tout en prenant sa place cul au quai lorsqu’on est seul à bord.
Je découvre Poros qui deviendra finalement le port d’attache privilégié d’Azadi. Proche d’Athènes, d’Epidaure et d’autres sites touristiques, bénéficiant de nombreux mouillages sauvages à proximité, ce sera l’idéal pour accueillir nos visiteurs de l’été.
Je vais profiter du temps disponible pour découvrir les îles à proximité afin de pouvoir m’adapter aux envies de chacun et proposer des programmes variés.
Tout d’abord, Hydra. Enfin, c’est ce que je souhaitais, mais …. Impossible de trouver une place dans le port et impossible également de s’amarrer dans la baie proche de Mandraki. Une flotte de voiliers de location la squatte totalement. Je continue mon chemin vers Dokos.
Je passerai deux nuits dans la grande baie au nord de cette île, gros caillou quasi désert. Il n’y aurait que deux fermes sur toute l’île, site protégé où toute nouvelle construction est interdite.
De Dokos, je rallierai l’île de Spetsai (où Spetses) où je passerai quelques jours au port. C’est en déplaçant Azadi pour faire de la place à une vedette que mon guindeau décidera de rendre son tablier pour de bon. Je ne sais pas s’il était installé le jour de la livraison d’Azadi, en 1988, mais il a assurément un âge respectable. Je le démonte et le confie à un électricien qui me la rapporte rapidement – mauvais signe – me confirmant qu’il faut le changer.
Oui, mais …
A Spetsai, le seul shipchandler de l’île n’a pas ce matériel à disposition. Il me faut remonter à Athènes.
Après avoir pris contact avec un ship du Pirée, Alex Marine (beaucoup de matériel, importateur Plastimo pour la Grèce), je remonte donc vers Athènes et m’amarre dans le port de Zéa Marina. Nous ferons sensation à l’accueil de la marina, enfin, Pom’ surtout. Elle sera immédiatement adoptée par les secrétaires, s’installant sur les genoux de celle qui prenait mon inscription, se couchant sur le clavier de son ordi pour finir par aller se promener dans les locaux jusque dans le bureau de la responsable…
Et bien sur, tous les compliments et toutes les caresses seront pour elle…
Je file chez Alex Marine et m’en revient chargé comme un baudet – du pwatoo, bien sûr – avec 14 mètres de câble d’alimentation (50 mm2, lourd…) un Guindeau Lofrans Tigre flambant neuf (très lourd…) et quelques petits accessoires tous plus utiles les uns que les autres.
Il me faudra une journée complète pour adapter le nouveau guindeau à la place de l’ancien en « bricolant » une plaque intermédiaire en contreplaqué marine. J’ai l’intention de modifier l’emplacement du guindeau pour faciliter le rangement de la chaîne dans la baille à mouillage, mais cela ne se fera que l’hiver prochain. En attendant, sur les 4 boulons de fixation, 1 seul est pris sur l’ancien support inox. Ce ne sera pas suffisant et je n’en ai pas encore fini pour autant avec ce guindeau…
Un violent orage viendra perturber mes travaux sous l’œil intéressé de Pom’.
Une fois installé, je file dans la baie de Vouliagmèni avant d’accueillir Anne-Laure et Yannis venus passer une semaine avec moi.
Anne-Laure n’est pas toujours très à l’aise en bateau. Je les récupère donc à Varkiza et nous cinglons aussitôt vers Poros. 5 petites heures de navigation relativement calme mais Anne-Laure sera quand même bien contente de mettre pied à terre.
Au menu de cette semaine, farniente, baignade, paddle, visites d’Epidaure, de Mycènes et de Nauplie.
Nous louerons une petite voiture pour un journée de visite en commençant par le sanctuaire d’Asclépios et le théâtre d’Epidaure (ici). Belle découverte que ce site et émerveillement garanti en débouchant au pied du théâtre. Après Epidaure, nous rejoindrons Nauplie où nous déjeunerons, et Mycènes.
Présentées comme l’un des sites archéologiques les plus importants de la Grèce antique, je dois avouer que j’ai été déçu par cette visite. Certes, je ne suis pas passionné de vieilles pierres et je n’ai sans doute pas les connaissances nécessaires pour apprécier ce site à sa juste valeur. Je n’ai peut-être pas aussi l’imagination assez fertile pour me représenter « le quartier des artisans », « la salle des cérémonies » ou encore « les ateliers des artistes » à partir de quelques pierres.
Yannis enverra son drone au dessus du site et en fera le tour. Cela nous permettra de mieux appréhender l’ensemble des ruines et, un tout petit peu, de mieux comprendre les commentaires que nous avons pu lire concernant ce site (Mycènes vue du ciel)
Après 4 jours passés à Poros, nous remontons sur Athènes pour deux nuits à Zéa Marina. Pom’ y retrouvera ses copines de la réception. Quant aux humains, ils affronteront sans broncher le soleil athénien. Balade au Pirée, dans les rues d’Athènes et visite incontournable du Parthènon.
Le Parthènon.
Situé sur l’acropole d’Athènes, dédié à Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, patronne de la cité. Cet immense monument tout en marbre fut conçu pour abriter la statut de leur déesse, oeuvre monumentale de Phidias à laquelle les athéniens présentaient leurs offrandes.
Le Parthénon devait aussi protéger le trésor de la cité, composé essentiellement de métaux précieux. Les 1 150 kilos d’or de la statue d’Athéna pouvaient accessoirement être fondus en cas de nécessité. Le Parthénon est probablement le temple qui a le plus inspiré les architectes, servant de modèle dans de nombreux pays occidentaux pour héberger leurs institutions politiques — parlements, assemblées ou palais de justice — mais aussi leurs institutions culturelles — bibliothèques, universités ou musées — ou encore leurs institutions financières, comme les sièges de banques ou les bourses.
Une fois les enfants partis, je retourne dans la baie de Vouliagmèni pour attendre Brigitte et ses enfants qui reviennent le 11 juillet.
Je m’amarre cette fois ci tout près du port, bien à l’abri, trop près…
A mon arrivée, il y avait déjà quelques voiliers à l’ancre. En fin d’après-midi, plusieurs lèvent l’ancre. Je veux en profiter pour mouiller un peu plus à l’écart du port. Las, un grand bruit interrompt ma manœuvre. Le guindeau vient de se désolidariser de son support … il ne tient plus que par un boulon. En fait, mon ancre a croché dans un écheveau de grappins et de cordages certainement « oubliés » par des pêcheurs. L’effort a été trop brutal pour la planche (provisoire) servant d’entretoise. J’assure tout d’abord mon amarrage en portant une aussière sur la bouée d’entrée de port toute proche. Puis, il me faut plonger pour démêler mon ancre. Chose faite, je m’attelle a fixer à nouveau le guideau. La nuit tombe et il me faudra trois heures de travail pour tout remettre en ordre, intercalant aux endroits nécessaires des entretoises en inox de bonnes dimensions. Cela tiendra sans souci jusqu’à la fin de la saison.
Ces quelques lignes écrites calmement après coup ne rendent pas vraiment compte de l’intensité de ces 3 heures passées à constater les dégâts, sécuriser le bateau pour ensuite, plus calmement, sortir les outils, couper, percer, ajuster tout ce qui doit l’être et, enfin, lâcher l’amarre sur la bouée, remonter l’ancre et remouiller plus à l’écart. J’ai très bien dormi ensuite, si, si, je vous l’assure.
La suite, ce sera la réception de Brigitte, Sandra et David à Varkiza au milieu de la nuit – leur avion atterri à minuit – pour trois semaines de vacances bien méritées.
Mais ceci est une autre histoire.
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