Mercredi 5 juillet, 2 heures du matin…
Nous avons pris la mer hier en fin de matinée et nous passons donc notre première nuit en mer depuis bien longtemps. Je viens de prendre mon quart après que Brigitte ait assuré la première partie de nuit.
Le vent à tourné et nous vient de l’est, en gros sur notre arrière. Pas l’allure la plus confortable d’autant plus qu’il n’est pas très fort – variable avec au maximum 11 nœuds – et fait donc battre les voiles.
Nous pouvons porter la grand-voile et le génois sans souci.
Nous ne sommes pas seuls sur l’océan. Des navires de pêche sont visibles sur tout l’Horizon. L’AIS nous donne leurs positions et caps, un vrai plus tant il est parfois difficile de distinguer leurs feux de route. En action, ils sont plus proches du sapin de Noël que du classique « un feu rouge et vert à l’avant, un feu blanc sur l’arrière « .
Nous venons même d’en croiser un avec un gyrophare visible de très loin – mais qui ne nous aide pas à identifier le bateau et surtout sa direction. Heureusement que l’AIS et TimeZéro nous donne les infos. Il s’agissait de l’Amazone (MMSI 228169000) au mouillage, un navire de pêche de l’île d’Yeu . Impressionnant dispositif pour un navire d’une vingtaine de mètres.
En attendant, nous avançons gentiment cap au 210 histoire de se recaler sur la route directe après trois heures de plein ouest, à 5 nœuds et je savoure ces moments en dégustant un thé vert à la menthe bien chaud.
La lune est par le travers avant. Le génois, qu’elle auréole joliment, me la masque et me permet apprécier les myriades d’étoiles qui forment le décor de ma nuit .
11 heures, le matelot dort avec Vanille pendant que je suis de quart avec Pom’ qui n’aime pas être à l’intérieur.
Durant la nuit j’ai enroulé le génois et nous avons fait route sous Grand Voile haute.
Brigitte m’a relayé après le lever du soleil. Je suis sorti de mon sommeil à son appel. Alors que nous avions longé les orages en fin de nuit, une violente averse accompagné de rafales a embrouillé le pilote automatique qui s’est mis’en gréve, sans préavis. La combinaison du vent fort et de la seule GV rendait la tenue du cap difficile.
J’ai pris alors un ris dans la GV et tout est rentré dans l’ordre. Nous avions juste oublié que la ligne de pêche était déroulée. Le bateau ayant fait un tour sur lui même, le magnifique leurre tout neuf, chatoyant et censé attirer bonites et autre daurades, en a profité pour prendre la poudre d’escampette, alors qu’il n’avait pas encore ramené la moindre prise !!!!!!!
Le vent a ensuite forci pour atteindre 25/27 nœuds alors que nous quittions le plateau continental et de belles vagues nous ont un peu chahuté. Les prévisions donnaient des vents de 15 à 17 nœuds… (Ce sera ainsi tout au long de la descente de la péninsule ibérique. Les conditions météorologiques seront assez souvent éloignées des prévisions)
À 11.00 nous avions parcouru 120 milles durant les premières 24 heures de notre périple.
Flash back : nous avons largué les amarres la veille, le 4 juillet à 11 h 00, après que Brigitte m’ait rejoint à La Rochelle, accompagné par
son frère, Alain, qui est reparti le coffre chargé de bazar inutile sur
le bateau.
Le bateau n’est pas complètement prêt mais je ne veux pas repousser le départ. Il y aura encore et toujours une petite bricole a modifier ou un dernier accessoire « indispensable » à installer. Nous finirons donc les détails durant le voyage ou, plus certainement, l’hiver prochain …ou celui d’après.
6 juillet
Il faut se ré-amariner….pas facile. La dernière nuit à été compliquée, entre les manœuvres pas complètement maîtrisées, l’averse subite et brève qui m’a trempé alors que j’étais en pied de mat et ce foutu vent évanescent et instable en direction qui nous oblige à faire route au moteur…..bref, la plaisance c’est le pied !
L’équipage est fatigué. Nous n’avons pas navigué depuis l’été 2015 et la casse de l’inverseur devant l’île de Groix. Nous avions alors décidé de faire un « break navigation »en 2016. Nous en avions profité pour aller rendre visite a ma cousine Brigitte à Portland (Orégon). Le golfe de Gascogne en guise de reprise n’est peut-être pas l’idéal mais c’est notre route. Aussi modifions nous un peu le programme pour faire escale à Gijon, que nous devrions atteindre en début de soirée. La perspective d’une nuit tranquille remonte le moral. Les chattes pourront aussi se dégourdir les pattes. Leurs regards sont suffisamment éloquents pour traduire tout le plaisir qu’elles prennent à cette traversée. M’enfin, elles pourront dire à leurs copines qu’elles ont fait le golfe de Gascogne !
Vanille est la moins rassurée. Elle campe à l’intérieur et se blottit contre le dormeur du moment dès qu’elle peut. Pom’ ne supporte pas trop d’être dans la cabine. Elle dort sous la capote et vient régulièrement chercher un câlin. On sent qu’elles apprécieront, comme nous, l’escale à venir.
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