Après les enfants de Brigitte et dans l’attente de recevoir Soizic et Anne début septembre, nous aurons le plaisir d’accueillir à bord notre jeune amie poitevine, Mélanie. Novice en matière de navigation, elle a prévu de scinder ses vacances en deux parties : une première moitié avec nous sur Azadi puis ensuite, en solo, à Athènes et ses environs.

Mélanie arrivera donc à Poros par le ferry Flying Cat 3, gros catamaran rapide de la compagnie Cosmote qui rallie Le Pirée à Poros en deux heures. Cela nous évite un aller/retour sur Athènes et « maximalise » le séjour, parfois court, de nos invités.

Flying Cat 3

Après un petit temps d’adaptation à la vie sur un voilier (au port) et ses contraintes, nous mettons, une fois de plus, le cap sur Hydra. On ne change pas une formule gagnante, ce sera donc à nouveau un séjour dans la baie de Mandraki, une longue promenade dans les rues d’Hydra, un nouveau repas dans le même restaurant que précédemment et deux bonnes nuits au mouillage. Comme Mélanie ne semble pas éprouver de difficultés à bord, nous décidons de prolonger le périple en ralliant Monemvasia, plus au sud du Péloponnèse.

Le rocher et la vieille ville de Monemvasia.

Nous bouclerons cette petite cinquantaine de milles après une journée de voyage plutôt passée au moteur, faute de vent. Le port n’est pas conçu pour accueillir beaucoup de voiliers de passage. Nous y trouverons une place au fond, le long du quai. Il y a bien un robinet d’eau mais pas d’électricité. Attraction quotidienne à l’arrivée des bateaux de pêche, quelques belles tortues marines viennent tourner dans le bassin. Elles héritent des restes que les pécheurs dégagent de leurs filets.

Les visiteuses du port.

A la pointe sud de la presqu’île du sud-est de la Laconie, une citadelle byzantine et vénitienne se dresse sur un rocher battu par les flots. Il s’agit de Monemvassia. La citadelle est un peu au milieu de nulle part et trône sur son énorme rocher, que l’on pourrait prendre de loin pour un îlot, relié à la terre par une fine lagune qui assure l’unique accès à cette merveille. On y trouve quelques hôtels, mais l’absence de plages et les limitations ont contribué à la préservation de Monemvassia. Aucun véhicule, tout est transporté à dos d’ânes ou d’hommes.

Vue depuis les hauteurs de la ville.

Nous prendrons comme tous les touristes le chemin de la vieille ville, le Kastro. On y accède pas une seule porte qui débouche sur l’unique rue commerçante, concentrée juste après cette porte. On y trouve les habituels commerces de babioles touristiques et produits locaux, dont le fameux vin de Malvoisie, autre nom de Monemvasia. C’est un plaisir de se perdre dans ces rues pittoresques. Maisons vénitiennes, petites églises byzantines et escaliers s’entremêlent avant de déboucher toujours sur la mer.

Les plus belles maisons ont été transformées en hôtels dans le cadre très strict qui a présidé aux rénovations. Les très jolis remparts qui longent la mer offrent de beaux panoramas. Il est possible de se baigner et de profiter du soleil sur les minuscules plages au bas des remparts.

Nous emprunterons le chemin pavé – extrêmement glissant, surtout à la descente que j’effectuerai pieds nus – qui nous mènera sur les hauteurs, jusqu’à l’église Sainte Sophie. Nous y jouirons d’ une vue imprenable sur l’ensemble du sites ainsi que sur les ruines de la ville haute.

Construite à l’époque Byzantine vers 1150, Sainte Sophie a été tout d’abord modifiée par les vénitiens puis transformée en mosquée sous la domination turque. Nous l’avons d’autant plus apprécié que « l’ascension » nous y menant fut rude.

Après Monemvasia, nous remonterons en direction de Spetses, en faisant une halte pour la nuit dans le petit port de Gerakas, non loin de Monemvasia. Difficile de l’imaginer d’ailleurs, invisible du large, ultra protégé, il se niche dans un bras de mer. Quelques tavernes longent le quai et l’on peut y déguster le fruit de leur pêche. Il n’y a que quelques places à quai, toutes occupées. Nous mouillerons par 5 mètres de fond dans ce mini « fjord » grec. Un ravissement. Nous irons à terre prendre un verre et assisterons aux préparatifs du concert de chants et musiques grecques qui sera donné en soirée. Gratuit, même les  boissons non alcoolisées, ce sera  un merveilleux moment partagé avec  les habitants du lieu et les quelques plaisanciers présents.

(ajouter film concert….)

En revenant sur le bateau, des petits poissons volants percuteront l’annexe. L’un d’eux, que nous ne verrons pas, finira dans le fond.  A notre retour à bord, Pom’ l’entendra et ira le « pêcher » dans l’annexe.

Après Gérakas, nous remonterons sur Spetses où, faute de place, nous jetterons l’ancre près d’un vieux cargo échoué sur lequel nous prendrons une amarre arrière. Il y a ainsi 3 ou 4 vieux rafiots qui ne reprendront sans doute jamais la mer… Conséquence probable de la crise grecque qui les condamnent à rouiller lentement dans ce petit port.

Yachts à l’ancre. Spetses

Spetses, le port.

 

De Spetses, nous rejoindrons pour une nuit Porto-Chéli, ancré dans une belle baie avec 3 autres voiliers de passage. Puis ce sera Ermioni avant de revenir sur Poros.

Azadi à quai, Ermioni.

Nous terminerons cette grande boucle à Poros où nous retrouverons avec plaisir Adda et Armando. Finalement, Mélanie aura tellement apprécié son expérience nautique qu’elle aura passé les deux semaines sur Azadi. Une première que nous renouvellerons avec plaisir quand l’occasion se  présentera.

Une fois notre mousse embarquée sur son ferry, nous profitons donc de Poros en attendant Soizic et Anne pour une nouvelle semaine partagée.

Mais ceci est une autre histoire.

Sur Azadi,

Poros le 1er septembre 2018.