Île de Poros.

Nous avons séjourné longuement sur Poros.  Laissez moi vous la présenter plus en détail.

Poros se compose de deux îles: Sphairia dans le sud qui est d’origine volcanique et où se trouve sa ville principale, et Kalaureia qui est la plus grande partie de la chaîne de l’île. Un pont relie les deux îles sur un étroit détroit. Si étroit que je ne peux l’emprunter qu’avec l’annexe et que je dois me baisser en passant sous le pont…
L’île est riche de forêts de pins et de plages organisées bordant des eaux cristallines et de jolies petites criques. Le réseau routier permet d’en faire le tour sans souci. Dommage que certaines criques ne soient accessibles que par des pistes et que les loueurs de quad nous l’interdisent formellement. L’île semble être une destination prisée par les habitants du continent pour les courts séjours et les vacances.

La ville principale de Poros est quasiment une ville-port puisque la majeure partie de son pourtour est dédiée à l’accueil des bateaux, des pêcheurs, des flottes de location ou encore des ferries. Le « vrai » port est situé à l’extrémité nord-ouest. C’est dans ce dernier qu’Azadi séjournera quand il ne sera pas au mouillage.

La remontée du chenal séparant Poros du continent est toujours un moment agréable (voir ici).

Un chenal large de 2 ou 3 centaines de mètres sépare l’île du continent et de la ville de Galatas.

L’écrivain américain Henry Miller, est passé à Poros en 1938. Dans son livre, Le Colosse de Maroussi, il écrit cette célèbre description de Poros :

« La mer était là, mais la côte aussi, les chèvres l’escaladaient. Les champs de citronniers étaient visibles et l’ivresse provenant de leur parfum nous avait déjà saisis et nous entraînait jusqu’à ce que nous succombions. Je ne sais pas ce qui m’a touché le plus profondément, les vergers de citronniers, juste en face ou Poros elle-même quand soudain j’ai réalisé que nous naviguions dans les rues. S’il est un rêve qui me plaît par-dessus tout, c’est celui de naviguer sur terre. Entrer à Poros donne l’illusion de la profondeur du rêve. Soudain, la terre converge sur tous les côtés et le bateau est coincé dans un étroit détroit à partir duquel il semble n’y avoir aucune issue. Les hommes et les femmes de Poros sont penchés aux fenêtres, juste au-dessus de votre tête. Vous arrivez en face de leurs narines, comme pour un rasage ou une coupe de cheveux en passant. Les chaises longues sur le quai avancent à la même vitesse que le bateau, elles peuvent marcher plus vite que le bateau si elles choisissent d’accélérer leur rythme… L’île s’enroule en plans cubiques, celle des murs et des fenêtres, l’autre des rochers et des chèvres … Et sur le continent, aux courbes comme une lèvre, les vergers de citronniers sauvages, au printemps, rendent fous jeunes et moins jeunes du parfum de la sève et des fleurs. Vous entrez dans le port de Poros en balançant et en tourbillonnant, comme un doux idiot ballotté au milieu des mâts et des filets dans un monde que seul connaît le peintre. 

Le 29 août notre amie poitevine reprenait le chemin de la France. Le lendemain, je fêtai mon anniversaire avec une petite glace, chez Adda. Nous allions profiter du temps disponible jusqu’à l’arrivée de Soizic et d’Anne pour passer un peu de temps avec elle et son mari, Armando.

 

Le 1er septembre, un grand concert de Vassili Papakonstantinou, un rockeur très connu en Grèce, enchantera notre soirée baie des Russes.

Baie des russes, plage de Rossikos

A l’ouest de l’île de Poros se situe donc cette baie des Russes où subsistent les ruines d’anciens dépôts de la marine russe datant de 1834. Ces bâtiments servaient de réserve et de boulangerie pour la flotte russe qui naviguait en mer Égée. Les Russes ont conservé le bâtiment jusqu’en 1900. En raison de leur intérêt architectural et historique, ces vestiges ont été déclarés monument historique par un décret ministériel de 1989.

Nous ferons également un tour de l’île en quad. Très agréable, nous recommencerons l’expérience avec les filles. Ce sera l’occasion de découvrir le monastère de Zoodochos Pigi, la baie de Barmparia au nord de l’île, les ruines du temple de Poséidon et l’unique taverne du centre de l’île.

Le monastère de Zoodochos Pigi, à quelque kilomètres de la ville, au milieu des pins et des cyprès domine la jolie plage de Monastiri et offre une très belle vue sur la mer.  Une tenue correcte est exigée mais rien à craindre, on nous prêtera de belles étoles oranges pour couvrir bras et jambes. Et à la sortie, quelques délicieux loukoums nous sont offerts. Le monastère est encore en activité.

Le temple de Poséidon  ne nous retiendra pas très longtemps. Situé au centre de l’île, le site en lui-même ne présente que peu d’intérêt si ce n’est qu’on y jouit d’une très belle vue sur la mer, sur l’île d’Egine et, plus loin, sur la côte athénienne.

Nous gagnerons la baie de Barmparia, au  nord de l’île. Exposée au vents du nord, c’est quand même un beau spot de mouillage pour la journée ou par temps très calme.

Le 10 septembre Anne et Soizic débarquaient à Poros, toujours avec le même ferry. Après un déjeuner classique – salade grecque – à bord, nous filions sur notre îlot de Daskaleio pour une après-midi de baignade et de paddle. Sans oublier, une après-midi « quartier libre » pour Pom’.

Avec elles nous reprendrons la route d’Epidaure. Au retour nous ferons une halte au « pont du diable ». Il s’agit d’une petite cascade perdue dans la campagne que nous aurons bien du mal à trouver, après avoir emprunté une piste cahoteuse à souhait. Nous nous y baignerons, bien que l’accès en soit assez acrobatique et l’eau « rafraîchissante« .

Nous sacrifierons avec plaisir au tour de l’île en quad/monastère/baignade à Barmparia – où les filles feront le plein de photos « instagram », comme moi. Nous ferons un aller/retour  Poros-Hydra avec une nuit dans la baie de Mandraki et pour finir nous reviendrons à Athènes pour notre incontournable circuit Parthénon/Plaka/le Pirée. Les filles profiteront d’une matinée shopping avant de reprendre l’avion pour Paris.

Au final, une excellente semaine partagée avec ma fille et sa copine Anne. De vraies vacances pour tous. A renouveler sans modération…

Une fois les filles reparties, nous reprendrons la mer tranquillement en direction de Karystos. Une première étape effectuée vent arrière nous conduira jusqu’à la baie de Ormos Anayvissou pour la nuit. Le lendemain nous pousserons jusqu’à l’île de Kéa ou nous passerons deux nuits au mouillage avant de finir notre périple jusque Karystos que nous atteindrons le 21 septembre.

 

A notre arrivée, le chantier est en train de préparer une remorque pour sortir un First ayant 2,40 m de tirant d’eau. Cela leur prend un peu de temps et une fois le First au sec, le mauvais temps s’installe. S’ensuivra une semaine à quai pendant laquelle le meltem se déchaînera. Le vent déboulant des hauteurs surplombant la ville s’engouffrera dans les ruelles avant de venir siffler dans les haubans. Nous enregistrerons des pointes à plus de 60 nœuds. Une mini tempête – un médicane – sera même annoncé mais fort heureusement il passera plus au sud. Azadi sera sorti de l’eau fin septembre et il se trouvait encore sur la remorque du chantier lorsque nous primes la direction de la France.

Une belle saison 2018, place maintenant à 2019… mais cela est une autre histoire.