Le 10 octobre, nous avons laissé Vulcano et repris la mer sans enthousiasme. Mais la saison avançait et nous ne voulions pas arriver trop tard sur notre site d’hivernage initial en Crète. Direction tout d’abord la Sicile et le détroit de Messine.

Le passage dans ce détroit mythique se fera en toute tranquillité, aidé par un fort courant qui nous fera passer devant Messine à plus de 8 nœuds. Nous ne rencontrerons pas les fameux monstres marins de la mythologie grecque et jetterons l’ancre à la nuit tombée devant Taormina. Une petite journée suffit à visiter la ville en prenant le temps de s’y balader tranquillement !

Pom’ sera de la balade. Elle recevra en cadeau une feuille avec son nom brodé. Et au restaurant, elle dormira tout le temps du repas sur une chaise à nos cotés.

Après deux nuits passées au mouillage, une bonne heure de moteur nous conduira dans le port de Riposto d’où nous partirons en excursion sur l’Etna tout proche. Pour cela, il nous faudra prendre notre mal en patience et laisser passer une journée de temps moyen afin de bénéficier de bonnes conditions et surtout d’une vue dégagée.

Les anciennes coulées de lave que nous apercevrons sur la route menant au volcan sont impressionnantes et laissent bien augurer des paysages que nous allons découvrir sur les pentes de l’Etna.

Avec une altitude à son sommet de 3.350 mètres, l’Etna est le plus haut volcan d’Europe. Son altitude varie au gré des éruptions. La végétation se raréfie au fur et à mesure que nous gagnons en altitude. Le bas des pentes du volcan est couvert de vergers de  citronniers et d’orangers au milieu desquels pâturent des chèvres, puis viennent des forêts d’arbustes et de genêts qui disparaissent progressivement. Sur le volcan, aucune végétation.

L’Etna est l’un des volcans les plus éruptifs au monde : au XXe siècle, il est entré en éruption pratiquement tous les ans et il semble avoir entamé le XXIe siècle avec un rythme tout aussi soutenu. Ainsi, il a connu une nouvelle phase d’activité fin février 2017 avec trois éruptions en trois semaines. La dernière date du 15 mars 2017.

Après ces bons moments passés en altitude – Si Brigitte s’est arrêtée à 2.200 mètres, j’ai continué jusqu’à environ 3.000 mètres, au delà, il faut être accompagné d’un guide – nous voila revenus au niveau de la mer pour une longue traversée qui nous fera passer sous la botte italienne pour rallier directement les côtes du Péloponnèse à hauteur de l’île de Zante.

Longue de 270 milles, cette étape durera donc 2 jours et 2 nuits. Nous partirons dans la matinée pour atterrir en Grèce le surlendemain.

Nos aurons le plaisir de rencontrer  un groupe de dauphins qui nous escortera une dizaine de minutes… big bonheur .  (à voir en cliquant ici )

Une petite libellule s’est réfugiée sur Azadi en début de traversée.Elle ne quittera le bord qu’à l’approche des côtes grecques.

A l’issue de cette traversée, nous atterrirons sur la plage « carte postale »  de Zante, image reproduite des milliers de fois de ce cargo échoué sur une superbe plage.

Pour la petite histoire, c’est le long de la côte nord-est de Zakynthos (Zante) dans les Îles Ioniennes que se trouve l’anse du naufrage, l’une des attractions touristiques majeures de l’île. Déjà superbe et ombragée par d’imposantes falaises marbrées de blanc, l’anse du naufrage acquit sa notoriété en octobre 1980 lorsqu’un cargo poursuivi par la marine grecque s’échoua sur la plage et y fut abandonné. L’équipage aurait eu le temps de débarquer sa cargaison de cigarettes de contrebande avant l’arrivée des autorités.

De nos jours, le Panagiotis est toujours échoué dans la baie de sable, coulant doucement, se recouvrant de rouille et accueillant de nombreux grafittis.

Nous apprécierons de fouler la terre ferme, de remplir nos yeux de vert après cette orgie de bleu. Pom’ se défoulera dans les oliviers. Et nous profiterons aussi d’un repos bien mérité.

 

La suite nous verra longer la cote Ouest du Péloponnèse avant de rallier Cythère puis la Crête.